- Ecole militaire d'infanterie cherchell - 1942 - 1962

PARCOURS



Pour les anciens cherchélliens le rapide passage à l’École ne représente qu’une étape lointaine de leur carrière.
Celle des armes envisagée de longue date, à moins que leur vocation n'ait pris naissance à l’École même ou dans les premiers pas d’un service militaire, maintenant disparu.
Pour le plus grand nombre leur itinéraire s’est poursuivi dans le civil , surtout pour les promotions d’après guerre, Cherchell ne formant que des réservistes. .
Mais tous, instructeurs ou élèves, passés par Cherchell ou Médiouna en ont été marqués à jamais.

1. Les Anciens de Cherchell-Médiouna

Les élèves officiers issus des cinq premières promotions de Cherchell, celles de la 2e guerre mondiale, ont vécu une véritable épopée : la reconstitution d’une armée modernisée grâce aux moyens mécaniques fournis par les alliés, la création du Corps expéditionnaire d’Italie et la brillante campagne des Abruzzes, le débarquement de Provence et la remontée vers les Vosges et l’Alsace où eurent lieu de furieux combats, le passage du Rhin et la chevauchée en Allemagne et en Autriche jusqu’au Danube.
Puis ce furent les combats d’Indochine et d’Afrique du Nord où, obéissant aux ordres avec abnégation, ils incarnèrent la grandeur et la servitude militaire. Leurs efforts, leur courage, leurs misères, leurs actions de combat où ils se couvrirent de gloire, leurs morts, sont le plus souvent ignorés des médias.
Aussi les Anciens de Cherchell-Médiouna ont édité deux ouvrages réunissant des souvenirs et témoignages relatant des épisodes des diverses campagnes.
Ces ouvrages collectifs sont : « A 20 ans, ils commandaient, au feu, pour la Libération » et «  du Garigliano à Diên-Biên-Phu »(Voir Bibliographie)
Si le stage de Cherchell fut l'occasion pour de nombreux élèves de poursuivre une carrière militaire après la guerre, bien que certains d'entre eux envisageaient antérieurement d'exercer une profession civile, d'autres a contrario, qui ambitionnaient une carrière militaire avant 1939, ont bifurqué vers le civil après guerre. Les officiers issus de Cherchell ont dans la proportion de 90 à 95% participé à toutes les campagnes. Cependant les élèves réservistes de la cinquième promotion qui se termina après l’armistice furent démobilisés sans avoir combattu. Ceux qui choisirent de rester dans l'armée payèrent un lourd tribut à la guerre d'Indochine. Et ensuite aux combats en Algérie.
Parmi les cherchélliens qui avaient choisi une carrière militaire quelques uns ont du de gré ou de force l’interrompre. En effet, dans les années qui ont suivi la libération les effectifs de l’armée ont été réduits et de nombreux officiers ont été rendus à la vie civile par des lois de dégagement des cadres.
Puis, après le putsch d’avril 1961 des officiers furent touchés par des mesures disciplinaires, mis en congé spécial et radiés des cadres. Et beaucoup d’officiers demandèrent leur mise à la retraite anticipée peu avant et après l’indépendance de l’Algérie, l’Armée traversant alors un profond malaise.
Plus de 50% des cherchélliens ont donc quitté l’Armée avant d’atteindre le grade de commandant. Ceux qui ont poursuivi une carrière militaire ont atteint pour la plupart le grade de lieutenant-colonel ou colonel et l’annuaire des cinq premières promotions permet de recenser 128 généraux dont 89 pour la seule promotion du « Rhin français ». L’importance de ce chiffre peut s’expliquer par le nombre élevé des élèves de cette promotion mais surtout par le fait qu’elle intégrait trois promotions de saint-cyriens.
Qu’ils aient choisi d’emblée une carrière civile ou qu’ils se soient reconvertis dans le civil après une carrière militaire écourtée, dans leur majorité (plus de 80%) ils ont été cadres supérieurs ou de direction dans les entreprises, hauts fonctionnaires, enseignants. Les autres ont exercé des professions très diverses dans le commerce, l’agriculture, la santé et les métiers juridiques.
D’anciens élèves de Cherchell-Médiouna acquirent une notoriété dans différents domaines.
Le parcours de quelques uns est ici rappelé.

François DE GAULLE, 1ère promotion «Weygand-Cherchell», décembre 1942- mai 1943
Né le 13 février 1922, fils aîné de Jacques, frère de Charles de Gaulle, donc neveu du général.
Très tôt, dès l’enfance, fut pris par le désir d’être prêtre. Ce sentiment se renforça avec le temps en une vocation missionnaire. Mais il n’en parlait pas.
Après avoir passé son baccalauréat (première partie en juin 1939, puis en juin 1940, deuxième partie, réduite à quatre épreuves écrites en raison de la guerre), il fit le 15 août sa demande d’admission chez les Pères Blancs et reçut une réponse positive le 8 septembre.
Il annonça alors la nouvelle à ses frères, cousins et parents qui apprirent en même temps sa vocation et son prochain départ pour Thibar, en Tunisie.
La propriété de Saint-Joseph de Thibar était un vaste domaine agricole 1 200 hectares servant de ferme modèle exploitée par les pères blancs pour les besoins de la mission et comportant une maison de formation.
Embarqué à Marseille pour Bizerte il arriva à Thibar au milieu de l’automne et entama sa formation qui, en principe, devait durer sept ans et commencer par deux ans de philosophie.
Appelé au chantier de jeunesse* 105 à Tabarka le 24 juin 1942, ses études furent interrompues.
Après le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942 et le ralliement de l’armée d’Afrique aux alliés, il fut désigné pour intégrer l’école de Cherchell où il arriva le 28 décembre.
*Les chantiers de jeunesse instaurés par le régime de Vichy remplacent le service militaire supprimé par l’armistice du 22 juin 1940.

En tenue militaire


Au mois de mai 1943, aspirant à sa sortie de Cherchell il est affecté au 67e régiment d’artillerie d’Afrique (57e RAA) ; basé à Constantine, Officier observateur de la 6e batterie du 2e groupe.
L’entraînement fut intensif pendant six mois. Puis ce fut l’embarquement à Bizerte et le débarquement à Naples le 21 décembre 1943.
Avec le corps expéditionnaire français d’Italie il participa aux combats de Monte Cassino, du Garigliano, de la percée sur Rome en juin 1944, au défilé devant le Colisée et la remontée vers Sienne.
Il fut confronté aux souffrances de la guerre et à la mort de plusieurs de ses frères d’arme tombés à ses côtés.
Après un temps de maintenance et de révision, il embarqua à Tarente et débarqua en Provence, entre Sainte-Maxime et Saint-Tropez le 17 août 1944 et participa aux campagnes de France, d’Alsace et d’Allemagne.

A Ceretto (Italie)


Ce n'est qu'en 1945 qu'il va pouvoir reprendre ses études. Il est ordonné à Carthage en 1950 et il est nommé à la mission des Pères blancs en Haute-Volta (Burkina Faso depuis 1984).
Missionnaire, il y a passé dix ans (1950-1960) puis trente-cinq ans (1973-2008), Dans l’intervalle, le père de Gaulle a occupé à Paris le poste de trésorier provincial.

Les adieux à la Paroisse de Kokolgho


A été l’un des co-célébrants de l’office religieux aux Invalides le 8 octobre 2010 à l’occasion de l’hommage national rendu à l’Ecole de Cherchell.
Retiré dans une maison de repos du Val d’Oise accueillant des missionnaires.

François de Gaulle


CITATIONS MILITAIRES de François de GAULLE

Ordre général n° 211 du 9.8.44, le général de division de GOISLARD DE MONSABERT, commandant la IIIe division d’infanterie algérienne, CITE A L’ORDRE DE LA DIVISION De GAULLE François, Mle 211, aspirant du IIe Groupe. Intelligent, énergique et calme. S’est distingué dans la période du 12 au 26 juin 1944 assurant avec maîtrise toutes missions. Le 21 juin, s’est porté rapidement, malgré les tirs ennemis, a un observatoire avancé, à moins de 800 mètres des lignes allemandes, pour mettre en placedes tirs permettant ainsi la reprise de la progression amie.
La présente citation comporte l’attribution de la CROIX DE GUERRE avec ETOILE D’ARGENT

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Après approbation 910/I-PO en date du 27/11/44 du général commandant le IIe CA, le général GUILLAUME commandant la 3e DIA CITE A L’ORDRE DE LA DIVISION le sous-lieutenant DE GAULLE François 6e Bie du 2/67. Jeune officier qui s’est déjà brillamment distingué en Italie. En liaison auprès de l’Infanterie, le 14 octobre, occupant un observatoire avancé harcelé par un violent feu ennemi, a détruit par un tir précis une mitrailleuse installée sur la côte de la Grosse Roche permettant au bataillon appuyé de s’installer sans pertes sur l’objectif atteint.
La présente citation comporte l’attribution de la CROIX DE GUERRE avec ETOILE D’ARGENT.

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Après approbation du général CHEVILLON, commandant l’ID/3 le lieutenant-colonel DE LA BOISSE, commandant le 3e RTA, CITE A L’ORDRE DU REGIMENT DE GAULLE François, sous-lieutenant, du II/67 RAA.
Officier d’artillerie de grande classe, remarquable, par sa compétence, son calme, son égalité d’humeur et sa modestie. Maintes fois chargé de la liaison entre son groupe et le régiment, a toujours fait preuve des mêmes qualités portant à son maximum d’efficacité la coopération entre les deux armes.
On lui doit, à la bataille de rupture des lignes organisées allemandes de la Lauter en Basse Alsace, les 15 et 16 mars 1945, la parfaite liaison entre le régiment et l’artillerie d’appui direct, la précision des tirs de préparation et l’efficacité des tirs d’arrêt qui brisèrent la contre-attaque sur Shirrhein et Chirrofen.
La présente citation comporte l’attribution de la CROIX DE GUERRE avec ETOILE DE BRONZE.

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DECORATIONS

Officier de la Légion d'honneur
Officier de l'ordre national du Burkina Faso

Source principale : «J'ai vu se lever l'Eglise d'Afrique» , François de Gaulle avec Victor Macé de Lépinay.Editions Desclée de Brouwer

Le père de Gaulle


Le père François de Gaulle est décédé le 2 avril 2020, à Bry-sur-Marne (Val de Marne), à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans,
L'inhumation a eu lieu le lundi 6 avril au cimetière de Bry.


Général André LAURIER , 1ère promotion «Weygand-Cherchell», 1942-1943
Né le 4 novembre 1921 il s’engagea pour la durée de la guerre le jour de ses 18 ans.
Nous ignorons son parcours entre son engagement et son admission à la première promotion de Cherchell.
Il combat en Tunisie et en Italie puis participe à la campagne de la Libération. Deux fois blessé, huit fois cité, dont deux fois à l’ordre de l’Armée, fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Dès la fin des hostilités en Europe, il poursuit le combat en Extrême-Orient. Au cours de ses deux séjours accomplis au Tonkin, dans les rangs des tirailleurs marocains, il est à nouveau blessé, sept fois cité et, à 30 ans, il reçoit la rosette de la Légion d’Honneur.
Puis c’est l’Algérie, où le commandement lui confie, bien qu’il ne soit que capitaine, le 29e Bataillon de Tirailleurs marocains.
A la tête de cette formation, dont il avait su faire un remarquable outil de combat, il reçoit encore quatre citations, dont deux à l’ordre de l’Armée, et il est fait commandeur de la Légion d’Honneur à l’âge de 39 ans.
Lieutenant-colonel, il reçoit mission de créer l'ENSOA, dont il est le premier commandant de de 1963 à 1967.
Les affectations de plus en plus diverses et importantes lui sont dévolues comme colonel puis officier général : Chef de Corps du 1er Régiment d’Infanterie, auditeur au Centre des Hautes Etudes Militaires et à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale, Commandant de la 3ème Brigade Mécanisée, chef de la Division Emploi, sous-chef d’Etat-major à l’Etat-major des Armées, commandant de l’Ecole Supérieure de Guerre et de l’Ecole d’Etat-major.
A sa mort, en service commandé, le 23 mai 1978, le général de Corps d’Armée Laurier commandait le 2ème Corps d’Armée et les Forces Françaises en Allemagne.
Trois fois blessé, titulaire de dix-neuf citations, il était Grand Officier de la Légion d’Honneur.
Décédé trois mois avant l’arrivée des élèves officiers de la 18e promotion de l’EMIA, ce fut pour eux une évidence de prendre ce prestigieux soldat comme parrain de leur promotion 1978-1979.

Source : Ordre du jour prononcé par le général d’armée LAGARDE, chef d’Etat-major de l’Armée de terre lors de obsèques du général LAURIER


Général André LAURIER


Commandant Georges OUDINOT, 1ère promotion «Weygand-Cherchell», 1942-1943
Georges Oudinot était sergent au 7e Régiment de Tirailleurs Algériens en décembre 1942 sur le front de Tunisie. Dans son ouvrage sur l’Ecole de Cherchell, pages 178 et 179, Eric Labayle raconte dans quelles circonstances Georges Oudinot fut dirigé sur Cherchell : « Un jour, un sergent, venu de l’arrière avec la corvée de ravitaillement se présenta à son poste et lui déclara qu’il était chargé de le relever. Sans comprendre la raison de ce brusque changement d’affectation, le sergent Oudinot devait rejoindre le PC de la compagnie…Une fois sur place, il trouva trois autres jeunes sous-officiers du 7e R.T.A. dans sa situation. Le capitaine leur annonça qu’ils étaient envoyés à l’école de Cherchell, ce qui ne manqua pas de provoquer le plus grand étonnement. Non seulement le moment semblait bien saugrenu, en pleine campagne, mais encore aucun des quatre hommes ne savait où se trouvait Cherchell ! De surcroît, personne ne fut informé des motifs de sa nomination. Cette décision avait donc été prise à l’insu des intéressés et dans le plus parfait secret. Les ordres étant formels, ils furent ensuite acheminés vers le P.C. du colonel, où ils reçurent la consigne de rejoindre l’école par leurs propres moyens. En l’absence de liaisons régulières entre le front et l’ouest algérien, ils durent rallier Sétif en faisant de l’auto-stop auprès des convois américains qui faisaient une noria incessante entre la Tunisie et l’arrière. Ils purent terminer le voyage de Sétif à Cherchell en train ».
C’est donc dans cette improvisation que Georges Oudinot essuya les plâtres de la promotion « Weygand », la première de Cherchell.

Promu aspirant à la fin du stage en 1943 il prend part, avec le 1er RCP, aux combats pour la libération de la France. Puis il effectue plusieurs séjours en Indochine, comme lieutenant à la Demi-Brigade SAS (Special Air Service), et comme capitaine dans les Commandos de réserve générale.

Après le béret rouge des parachutistes il adopte, en Algérie, le képi bleu de la SAS (Section Administrative Spécialisée) des Beni Douala en Kabylie. Assisté par son épouse Hélène, infirmière, il va obtenir de brillants résultats. Fidèle à la parole donnée aux populations, il est impliqué dans les évènements de 1961 mais acquitté par le Tribunal militaire spécial. Georges Oudinot est l’auteur du livre « Un béret rouge en képi bleu-Mission en Kabylie 1956-1961 » dont Alain de Sédouy a tiré le film « Le destin d’un capitaine », sorti en DVD.

Dans ces deux œuvres Georges Oudinot relate les raisons pour lesquelles après son expérience indochinoise il s’est mis au service d’une population algérienne sous-administrée. Puis comment il eut à souffrir d’une profonde déchirure morale pris entre deux fidélités, celle de son état de soldat soumis à la discipline militaire et celle de la parole donnée aux populations.

Le commandant Oudinot est Commandeur de la Légion d’Honneur et titulaire de neuf citations dont quatre à l’ordre de l’Armée.

Commandant Georges Oudinot


Le commandant Georges Oudinot est décédé le 22 janvier 2013. Ses obsèques ont eu lieu le 29 janvier en la chapelle Saint-Louis de l'Ecole Militaire à Paris en présence de se amis et d'une délégation de l'ANCCORE
Pierre PASQUINI, 1ère promotion promotion « Weygand-Cherchell », 1942-1943 
Né le 16 février 1921 à Sétif, Algérie. Licencié en droit et lettres.
Rallié aux forces françaises libres dès 1940, membre du réseau «Combat». Lorqu'il se présente à Cherchell revêtu d'un battle-dress et coiffé du casque plat anglais il s'est déjà battu en Tripolitaine. Il participe aux campagnes d'Italie et de France avec la 1ère DFL du général Diego Brosset.
Avocat au Barreau de Nice.
De novembre 1995 à juin 1997, Ministre des Anciens Combattants et Victimes de guerre du premier gouvernement Juppé, puis Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du deuxième gouvernement Juppé.
Décédé le 1er mars 2006, à 85 ans, à Nice.

Pierre Pasquini


Michel JOBERT,1ère promotion « Weygand-Médiouna », 1943
Né à Meknès, au Maroc, le 11 septembre 1921.
Élève du lycée Poeymirau de Meknès.
Diplômé de l’École libre des sciences politiques.
Mobilisé au 6e Régiment de Tirailleurs marocains à Casablanca.
De janvier à mai 1943 il suit le stage de la première promotion Weygand à Médiouna, spécialité « Arme Blindée Cavalerie ».
Avec le 3e Spahis marocain fait partie du Corps Expéditionnaire d’Italie puis de la Première Armée qui débarque en Provence. A été gravement blessé.
Est admis à l’ENA, promotion « Croix de Lorraine », 1947-48.
Intègre la Cour des Comptes en 1949.
Il est conseiller dans plusieurs cabinets ministériels, dont celui de Pierre Mendès-France lorsque celui-ci est Président du Conseil en 1954-55.
Après un retour à son administration d’origine, il collabore avec Georges Pompidou, premier ministre.
Secrétaire général de l’Élysée après l’élection de Pompidou à la Présidence de la République.
Ministre des Affaires étrangères en 1973-74. Il est contre l’alignement des Européens sur les Etats-Unis, il devient l’homme du “ Non au grand large ”. Il refuse la révision de la Charte du Traité de l’Atlantique Nord proposée par Washington, lance le dialogue euro-arabe et entreprend des discussions entre les deux rives de la Méditerranée.
Il est pour une Europe unie des nations.
Il soutient Jacques Chaban-Delmas à la présidentielle de 1974.
Fonde le Mouvement des Démocrates et se positionne ni à gauche ni à droite mais « ailleurs ».
En 1981, Michel Jobert soutient la candidature de François Mitterrand.
Ministre d’État en charge du Commerce extérieur de juin 1981 à mars 1983, date de sa démission.
Michel Jobert était très marqué par le Maroc, Pays de son enfance auquel il demeura très attaché ainsi qu’aux marocains.
Il aimait avec passion les paysages du Maroc notamment ceux du Zerhoun. Il est même possible qu’il ait cru à la légende de la sorcière Aïcha Kendicha… (Voir « L’autre regard », page 217)
Décédé à Paris le 26 mai 2002 à l’âge de 80 ans.

Michel Jobert


Général Jean-Louis DELAYEN, 1ère promotion «Weygand-Médiouna», 1943
Grand Croix de la Légion d'Honneur 19 Citations dont 11 palmes, 3 Blessures
Né le 16 mars 1921 à Saint-Raphaël.
Enfant, il séjourne au Maroc et en Indochine avec son père, un marsouin.
Elève au Prytanée Militaire de 1935 à 1940.
Il s'embarque pour l'Angleterre en juin 1940 et passe au Maroc où il s’engage au 6e RTS puis au RICM (Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc *).
Il sort aspirant de la première promotion « Weygand-Médiouna »
Chef du peloton Anti-Char du 3e escadron du RICM, régiment de reconnaissance de la 9e Divsion d'Infanterie Coloniale il débarque à La Nartelle, en Provence.
Libération de TOULON et remontée de la vallée du Rhône.Au cours d'une patrouille de reconnaussance il atteint ROSENAU sur le Rhin le 20 Novembre 1944.
Mais contrairement à ce qui est écrit parfois par erreur il n'était pas le premier à atteindre le Rhin.
La veille, le 19 novembre le lieutenant Jean Carrelet de Loisy, du 2e régiment de chasseurs d'Afrique avait atteint le Rhin.
Ce que Delayen a reconnu dans un article du site des anciens du RICM : «Je ne dis jamais avoir été le premier à atteindre le Rhin, c'est le lieutenant de Loisy qui est arrivé à Rosenau le 19 novembre. Je ne dis jamais avoir «trempouillé» mon fanion dans le Rhin, je n'avais pas de fanion...»
Le lendemain, Delayen est grièvement blessé à Battenheim.
Sous-lieutenant en Décembre 1944
Trois séjours en Indochine :
- Premier séjour, 1945 -1948 : lieutenant en 1946, chevalier de la Légion d’Honneur, il est blessé une seconde fois.
- Deuxième séjour, 1949-1952. : Il y forme le Commando du RICM, étant seul européen à la tête de 120 Vietnamiens. Il prend le commandement du Commando 13.
- Troisième séjour, 1953-1955 : Toujours aux "Commandos Nord-Vietnam", à DAI-MO puis à HAIPHONG avec divers raids amphibies sur les fleuves et sur les côtes .Regroupant les survivants des Commandos Nord-Vietnam, il forme le " l er Bataillon d'Infanterie de Marine Vietnamien " à NHA-TRANG.
Il est promu Officier de la Légion d'Honneur en 1954.
Fin 1955 il rejoint l'Algérie au "Centre d'Instruction Amphibie" à ARZEW où il étudie les conditions locales du combat.
Puis appelé par le Capitaine de vaisseau PONCHARDIER pour être l'officier de liaison de la "Demi-brigade de Fusiliers - Marins" à NEMOURS, près de la frontière du MAROC.
En 1956, il forme le "Commando Yatagan" administrativement désigné sous le titre de 80e GMPR (Groupe Mobile de Protection Rurale).
Le commando, implanté près de Beraoun, à 10 kms de Nemours, est composé de Musulmans de recrutement en majorité local encadrés par les Fusiliers-Marins-Commandos.
Commandant en1958 et Commandeur de la Légion d'Honneur en1959
Puis il commande le G.C.C.A. (Groupement de Commandos de Chasse de l'Akfadou en grande Kabylie).
1962 à 1965, il est muté dans le Pacifique. : Commandant du Bataillon d’Infanterie de Marine de Tahiti.
1965 à 1972, lieutenant-colonel il reçoit sa première affectation en métropole à Lorient puis Brest.
C'est à la " Force Amphibie d'Intervention" basée à Lorient qu'il y dirige d'abord le "Centre d'Instruction Amphibie"
qui est chargé des opérations à l'État-major de l'Amiral
. Durant cette affectation, il est envoyé en stage chez les Marines au " Command and Staff College " à QUANTICO, USA. II y passe une année.
1972, il part au Tchad (colonel) pour 6 ans comme conseiller du Général en chef Tchadien.
Grand Officier de la Légion d'Honneur en1975.
En 1977, promu général de Brigade, il quitte le Tchad.
A sa demande, il passe dans le Cadre de Réserve en Juin 1978.
Après 4 années passées à bord de sa péniche "le Jean Bart", amarrée près du pont de la Concorde à Paris, il réside aux USA depuis 1982 pour élever son fils issu d'un mariage avec une citoyenne américaine.
Il est élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d'Honneur en 1996.
Le général de brigade Jean-Louis Delayen s'est éteint le jeudi 3 octobre 2002, chez lui aux États-Unis, à peine rentré de France.
Les obsèques se sont déroulées à Saint-Raphaël, en présence de nombreuses personnalités. Les honneurs militaires lui ont été rendus sur le parvis de la cathédrale par un détachement de bigors en armes du 3° RAMA (3e Régiment d’Artillerie de Marine de Canjuers) qui ont chanté l'hymne de l'Infanterie de Marine.Lors de l'inhumation au cimetière Alphnse Karr les marsouins du 21e RIMA chantèrent «Marie-Dominique» suivant la volonté du défunt.
Le 6 juillet 2007 un hommage a été rendu à ce valeureux soldat par M. Claig Stapleton, ambassadeur des Etats-Unis.
Au nom des Marines américains, un diplôme et une plaque commémorative ont été remis à son fils

*Devenu en 1958 Régiment d'Infanterie Chars de Marine


La 53e promotion de l'E.M.I.A., 2013-2015, a choisi pour nom de parrain «Général Delayen». Une journée de commémoration et d'hommage a été organisée par les sous-lieutenants de cette promotion le 21 novembre 2014, à Saint-Raphaël, sa ville natale.

Jacques MONOD, 1ère promotion « Weygand-Médiouna », 1943
Né le 21 août 1918 à Casablanca où son père était vétérinaire militaire. Il envisage dans un premier temps de poursuivre ses études en entrant à Saint-Cyr, puis, attiré par le théâtre et le spectacle, débute à la radio marocaine. Blessé lors de la bataille de Monte Cassino, il s’oriente définitivement, après la guerre, vers le théâtre, le cinéma et la télévision. Sa filmographie est très importante. Décédé le 25 décembre 1985 à Paris à l’âge de 67 ans.

Jacques Monod


Commandant Raymond MUELLE, 2e promotion « Tunisie », 1943
Né en 1921, lycéen à Orléans pendant la débâcle de 1940, Raymond Muelle choisit le combat. Il passe en zone libre puis en Espagne cherchant à rejoindre l’Angleterre. Mais il est refoulé vers la France.
Passager clandestin sur un bateau qui ramenait des tirailleurs rapatriés sanitaires. Il débarque à Oran en novembre 1940.Son idée est de rejoindre Gibraltar en passant par le Maroc espagnol. L’entreprise s’avère impossible.
Il s’engage dans l’armée de l’Armistice au 3e régiment de spahis marocains.
Après plusieurs nouvelles tentatives de joindre l’Angleterre en gagnant Gibraltar il est muté au Sénégal. Il y reste 18 mois aux Chasseurs d’Afrique.
Après la libération de l’Afrique du Nord il est désigné pour intégrer comme élève l’École de Cherchell. Il fait partie de la 2e promotion « Tunisie » et sort aspirant en septembre 1943 et retrouve son ancien régiment, le 12e chasseurs d’Afrique à Mascara et à Saïda.
En mai 1943 s’était achevée la dure campagne de Tunisie au cours de laquelle l’armée française, principalement constituée d’unités d’Afrique du Nord, a repris sa place dans la guerre au côté de ses alliés.
Après la conquête de la Sicile par les anglo-américains ce fut le débarquement de la Ve armée américaine, général Mark Clark, en Italie, à Salerne. Le Corps Expéditionnaire d’Italie rejoint les alliés en novembre 1943.
Impatient d’en découdre Raymond Muelle quitte le 12e régiment de chasseurs d’Afrique qui avait été rattaché à la 2e DB, et se présente au Ier Bataillon de Choc à Staouéli.Cette jeune formation composée de volontaires : évadés de France, français d’Afrique du Nord, légionnaires, avait déjà à son actif la campagne de Corse en septembre-octobre 1943.Puis ce fut l’île d’Elbe.
La nouvelle page de la guerre que Raymond Muelle ne veut pas manquer sera certainement la France.
Et, début août 1944 il est parachuté dans la Drôme, au sud du Vercors dont le maquis vient d’être anéanti par les allemands. Cette mission correspond à la vocation des « Chocs » qui agissent sur les arrières de l’ennemi par des coups de main, des embuscades, des harcèlements. En liaison avec les maquis FFI plusieurs actions sont menées en prélude au débarquement de Provence qui a lieu le 15 août.
Dès lors les « Chocs » de la section Muelle se dirigent vers la route Napoléon, s’emparent de Monestier, Pont-de-Claix et entrent le 22 août dans Grenoble évacué par les allemands.(1)
Le 1er bataillon de Choc débarque le 19 août et participe à la prise de Toulon. La section Muelle le rejoint à Dijon le 11 septembre. Puis ce furent les durs combats de Haute-Saône (2) , de Belfort, les campagnes d’Alsace, d’Allemagne et d’Autriche. Après la Libération Raymond Muelle intègre l’armée active dans la Légion étrangère. Lieutenant au 2e Bataillon Étranger de Parachutistes il fait deux séjours en Indochine.
Le 15 décembre 1954 le 11e Bataillon Parachutiste de Choc est projeté en Algérie. Le PC du Bataillon, aux ordres du colonel Decorse, s’installe dans un bordj du 5e Tirailleurs à Dra El Mizan (Kabylie). Le capitaine Muelle qui venait de quitter l’Indochine en septembre s’était fait affecter au 11e Choc où il est officier de renseignement. Il remplira par la suite diverses autres fonctions au sein de la même unité.
Grièvement blessé au cours d’un accrochage il passe un an en métropole. A partir de 1957, chef de bataillon, il effectue de nombreuses missions au service Action du SDECE (Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage), les liens entre le 11e Choc et ce service étant étroits.
En octobre 1962, bien que n’ayant pas rejoint ceux qu’on appela « les soldats perdus » il fut arrêté et inculpé de complot contre la sûreté de l’Etat et de détention illégale d’armes. Il semble qu’on lui ait reproché d’avoir conservé des liens d’amitié avec certains soldats rebelles. Quant à la détention d’armes il était dit-il collectionneur, mais il ajoute avec humour : « Bon, d’accord, je n’aurais peut-être pas dû garder les munitions » (La guerre d’Algérie 54-62, Trésor du Patrimoine, volume 11).
En février 1964 il est condamné avec sursis mais il doit quitter l’armée.
Il entame alors une carrière civile dans une compagnie d’assistance au Tiers-Monde et il se consacre à l'écriture historique des conflits auxquels il a participé. Écrivain, il est reconnu pour ses ouvrages relatifs en particulier aux troupes d'élite.(Voir Oeuvres littéraires)

(1)Le cocasse se mêle parfois au tragique de la guerre : les fonds en numéraire emmenés d’Alger ayant tendance à fondre il fallut improviser. Le chasseur André Sauli, sur une feuille de carnet, notait en haut « République française » puis au milieu « Bon pour un mouton » et signait de son nom en bas à droite (Le 1er Bataillon de Choc, Raymond Muelle, Presses de la Cité, Paris, page 106).
(2)Hiver 1944.La bataille fait rage dans les Vosges. Les unités engagées, zouaves, tirailleurs marocains, légion étrangère, spahis, commandos ont subi des pertes sévères.
Dans l’église du Haut du Tôt une cinquantaine de cadavres ont été regroupés. Et tous ne sont pas là.
Deux jours plus tard, un journal régional titrait : « Première neige sur les Vosges », et poursuivait dans l’article : « Nos amateurs de ski vont bientôt pouvoir pratiquer leur sport favori ».
Avant leur prochain objectif, Belfort, les hommes épuisés ont apprécié…

Décorations :
Commandeur de la Légion d'honneur;
médaille militaire;
Croix de guerre 1939-45 , 3 palmes, 2 étoiles;
Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs, 1 palme, 3 étoiles;
Croix de la Valeur Militaire, 2 palmes.
Oeuvres littéraires :
Le 1er bataillon de choc, Presses de la Cité, 1977,
1er bataillon de choc en Indochine - 1947-1948, Presses de la Cité, 1985,
Bérets rouges en Indochine - La demi brigade SAS - Février 1946-Juin 1948, Presses de la Cité, 1986,
Le Grand commando - la bataille de l'île d'Elbe, juin 1944, Presses de la Cité, 1988,
Le bataillon des condamnés, le BILOM : Indochine 1949-1950, Presses de la Cité, 1989,
La 1re armée française - Rhin et Danube, Presses de la Cité, 1991,
La 2e DB, Album troupe de choc, Presses de la Cité, 1990,
Commandos et maquis - Service action en Indochine, Presses de la Cité, 1993,
Services spéciaux, armes, techniques, missions - GCMA, Indochine, 1950-1954..., Éditions Crépin-Leblond, 1994
Le centre national d'entrainement commando - 1er régiment de choc, Éditions Lavauzelle, 1997
La guerre d'Algérie en France - 1954-1962, Presses de la Cité, 1997,
Bataillons de choc et commandos de la 1re armée française - Des Vosges à l'Autriche, septembre 1944-mai 1945, Presses de la Cité, 1997,
Missions et actions secrètes en Algérie, Éditions Trésor du patrimoine, 1999 .

Allocution du général d'Armée Bruno Cuche


Commandant Raymond Muelle


Le commandant Muelle est décédé le 10 novembre 2013. Les obsèques ont eu lieu le 15 novembre dans la cathédrale des soldats aux Invalides; le cercueil était porté par les légionnaires du 2e R.E.P.



Jean LAURAIN (1921-2008), 2e promotion « Tunisie », 1943 
Débarquement de Provence, août 1944, professeur de philosophie, député, ministre des Anciens Combattants de 1981 à 1986 ; « Journal de guerre d’un philosophe », co-écrit avec Isabelle Prunier, éditions Serpenoise, 2006.

Jean-Jacques BEUCLER (1923-1999),3e promotion « Libération », 1943-1944 
Campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne. Grièvement blessé et fait prisonnier lors de la bataille de la RC 4 en Indochine, détenu 4 ans au camp N° 1.
Industriel, député de la Haute-Saône, secrétaire d’Etat à la Défense puis aux Anciens Combattants (1977-1978).
Le soldat inconnu d'AFN fut inhumé à Notre-Dame de Lorette, nécropole nationale, le 16 octobre 1977.
A été à l’origine de la révélation des agissements de Georges Boudarel, commissaire politique d’un camp de prisonniers français du Vietminh.
  Dans «Les centurions» de Jean Lartéguy, Jean-Jacques Beucler est évoqué sous le nom du lieutenant Marindelle et sous le nom de Leyrieux dans «Le manifeste du camp n°1 » du commandant Pouget.
De Jean-Jacques Beucler : « 4 années chez les Viets », Lettres du monde, 1977; «Mémoires d'un ancien ministre», préface de Jacques Chirac, éditions France-Empire, 1991.


Jean LARTÉGUY, 3e promotion « Libération », 1943-1944
Né le 5 septembre 1920 à Maisons-Alfort, de son vrai nom Osty, Lucien, Pierre, Jean .
Ses années d'enfance sont vécues à Aumont-Aubrac (Lozère) d'où sa famille était originaire.
Neveu du chanoine Emile Osty qui a traduit la bible à partir des textes originaux.
Etudiant en lettres (histoire) à l’université de Toulouse. Après sa licence, il devient secrétaire de l’historien Joseph Calmette.
Lors de la Seconde Guerre mondiale il s’engagea dès le mois d’octobre 1939.
Elève aspirant de réserve en mai 1940, breveté chef de section deux mois plus tard. Ces débuts militaires furent interrompus par l’armistice.
En mars 1942, il décida de rejoindre la France libre en passant par l’Espagne où il fut interné pendant 9 mois.
Après les geôles espagnoles il arriva enfin à rejoindre Casablanca où il fut affecté au 4e régiment de tirailleurs sénégalais.
Dirigé vers l’école d’aspirants de Cherchell, il en sortit aspirant le 28 mars 1944.
Affecté au corps léger d’intervention, il demanda à intégrer les Commandos d’Afrique le 15 juillet 1944. A partir de cette date, il participa à toutes les opérations de ce corps dans la section déminage et explosifs.
La guerre terminée, il est démobilisé en septembre 1945.
Il reçoit le titre d’interné résistant puis est promu sous-lieutenant en décembre 1945 et lieutenant de réserve quatre ans plus tard.
En 1950, il est admis à servir en situation d’activité au bataillon français de l’ONU en Corée. Blessé au cours de la bataille de Crèvecœur (septembre-octobre 1951) , il est démobilisé le 8 mai 1952. Capitaine de réserve le 28 mars 1956.
Jean Lartéguy fut un grand reporter et correspondant de guerre depuis 1946, il reçut le prix Albert Londres en 1955, pour ses articles dans Paris-Presse sur la guerre d'Indochine.
Son œuvre comporte un soixantaine d’ouvrages. Parmi les plus connus : Les âmes errantes (1956), Les Mercenaires (1963), Les Centurions (1963), Les Prétoriens (1964), Les naufragés du soleil (1978-1982),
Son œuvre comporte également des essais inspirés de ses discussions avec les populations locales durant la décolonisation et en Amérique Latine, au cours des guérillas.
Jean Lartéguy a fait don de ses archives au SHD (Service Historique de la Défense) installé au fort de Vincennes.
Cité deux fois à l’ordre de la Brigade et une fois à l’ordre du Corps d’armée, Jean Lartéguy est décoré de la Croix de guerre 1939-1945, de la Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures, de la Croix de combattant volontaire 1939-1945 et de la Croix de combattant volontaire « Corée ».
Il a également été élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur en 1956.
Lartéguy a été admis en juin 2005 à l'Institut National des Invalides (INI) à la suite d'un souci de santé. Il y est décédé mercredi 23 février 2011.
Le capitaine Jean Lartéguy a été choisi comme parrain de la promotion 2016-2017 du 4e Bataillon de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-CYR.

Jean Lartéguy en 1971


2 mars 2011
OBSÈQUES DE LUCIEN OSTY DIT JEAN LARTÉGUY

Nous nous sommes retrouvés huit anciens EOR de Cherchell mercredi 2 mars aux Invalides, église des soldats, pour le dernier adieu à Jean Lartéguy.
La messe a été célébrée par le père Rebottier. Très bel hommage du général Cuche, gouverneur des Invalides rappelant le passage de Jean Larteguy à Cherchell. Le cercueil porté par dix militaires a reçu les honneurs au centre de la cour des Invalides.
Etaient également présents le général Dary, Gouverneur Militaire de Paris, et diverses personnalités en particulier de la presse notamment Armand Jammot et Jacques Chancel.
Paul Teil a présenté ses condoléances à la famille, son épouse et ses deux filles, qui y ont été très sensibles et très touchées par la présence d'anciens de Cherchell, Madame Larteguy disant que son époux avait souvent fait référence à Cherchell.
Paul Teil, Alain-Michel Zeller



Général Jean EBERT, 3e promotion « Libération », 1943-1944
Né à Alger le 27 septembre 1924.
Après le débarquement Anglo-Américain en Afrique du Nord, en 1942, s’engage, à 18 ans, pour la durée de la guerre.
Campagnes de France et d'Allemagne avec la 1ère Armée française à la 4e Division Marocaine de Montagne.
Stage à l'Ecole d'Application de l'Artillerie à Idar-Oberstein.
Séjour en Indochineavec le 3e RAC, puis au 41e RAC (1947-1949).
Affectation en Algérie.
Admission en 1954 à l'Enseignement Militaire Supérieur à Paris.
Préparation et obtention du Brevet Technique en 1959.
Affectation comme capitaine en Algérie de 1959 à 1962 à la 27e Division Alpine en Kabylie, secteur d'Azazga.
Nomination au grade de commandant et affectation à l'Etat Major de l'Armée (3e Bureau, Etudes).
Admission à la 77e promotion de l'Ecole Supérieure de guerre.
Commandant du 34e Régiment d'Artillerie à Constance (RFA).
Affectation à l'EMAT comme responsable du programme nucléaire "Pluton" (1971-75) puis Chef de la Division Logistique de l'Armée de terre.
Général de brigade, commandant la 7e Brigade Blindée à Besançon. Nomination en 1978 au poste de sous-chef d'Etat Majorà l'EMAT (Etudes, Planification, Finances).
Nomination en 1981 général major régional à Lyon; obtention de la 4e étoile.
Commandeur de la Légion d'Honneur en 1980.

Général Jean EBERT



Isidore SALA, 4e promotion « Marche au Rhin », 1944
Qui est Isidore Sala ? Un vétéran certes, un ingénieur acousticien en retraite, oui, mais qui, par deux fois, endossera le métier des Armes. La première fois par obligation : Appelé, de novembre 42 à décembre 45, il ne pourra intégrer Polytechnique où il vient d’être admis. La deuxième par volontariat. On touche à sa terre natale, l’Algérie, et là, il s’engage de janvier 1956 à décembre 1962.
Né à Sidi bel Abbés, fief de la Légion, il en gardera l’esprit toute sa vie.
L’opération « TORCH », le débarquement des alliés au Maroc et en Algérie en novembre 1942 bouscule ses projets. Après une longue pérégrination entre « Chantier de Jeunesse », Marrakech chez les spahis, Rabat à l’Ecole de Cavalerie, d’où il sort major, mais toujours 2ème classe, malgré sa PMS effectuée à La Légion, il finira par être envoyé à Meknès au Tabor marocain, puis embarqué pour l’Italie en janvier 44, pour rejoindre le front en Allemagne.
Près d’Altkirch, une blessure à la tête va changer une fois encore son parcours, mais enfin à son avantage et à son ardent souhait ! Renvoyé en Algérie, son nouveau chef de corps, le colonel Grosjean, épluche son dossier et, après guérison, lui fait enfin rejoindre L’Ecole des Elèves Aspirants de Cherchell où il aurait dû être affecté dès 1942. Sala intègre la 4e promotion, «  Marche au Rhin ».
Sala est enfin aspirant, Arme Blindée Cavalerie, et rejoint Sidi bel Abbés, base de la Légion, où à la tête de son peloton d’AML, il participe au « maintien de l’ordre  » sur le territoire de l’Algérie, jusqu’en décembre 1945.
Démobilisé, comme Sous-lieutenant, il va garder un lien très fort avec l’Armée, malgré la reprise de ses activités civiles comme ingénieur, passant brevets de langues et franchissements de grade.
Il est Capitaine quand il s’engage en janvier 1956, pour la durée de la guerre en Algérie. Parfaitement trilingue, écrivant et parlant parfaitement l’arabe, il est happé par l’Etat-major d’Oran, au 2ème bureau.
Doté d’un commando anti-terroriste et de deux inspecteurs, il va se surpasser par ses actions efficaces et risquées. Cinq citations dont une avec palme, et deux autres blessures prouvent son engagement total. Il est au tableau pour le grade de Chef de Bataillon.
En décembre 62 Il quitte l’active, mais va multiplier ses actions pour se rendre utile. Diplômé d’Etat-major, il surveille les examens des élèves étrangers à l’Ecole de Guerre entre 78 et 81.
Son action ne s’arrête pas là ! Le don de soi du Légionnaire, il le met en pratique ! Il se met sans attendre et jusqu’à aujourd’hui au service des hommes, d’associations civiles et militaires, n’ayant de cesse de créer, d’innover, n’hésitant pas à engager sa propre responsabilité en en prenant la présidence.
La liste est longue et très éclectique : On ira du Rotary Club de Sète, à la création régionale d’Armée d’Afrique, de l’ASAF, au traitements Techniques du Commissariat de l’Energie Atomique du plateau de Langres, des Centres secrets Radars du Sud et Sud-est de la France, en passant par le bénévolat, au profit des Anciens Légionnaires, Harkis, et Tirailleurs et l’intervention pour la création du monument à Sète pour le DEVOIR de MEMOIRE, sans oublier sa profession, prenant la présidence des Ingénieurs Acousticiens de France, voire la Cie Nationale des Experts Immobiliers, la liste est trop longue, un vrai « touche à tout !!

Isidore Sala, 5 12 2014


En ce qui concerne les Cherchelliens, il est l’ancien secrétaire de l’Association « CHERCHELL-MEDIOUNA », nos anciens, et se met immédiatement au service de la nôtre : l’Association Nationale des Cadres de Cherchell, Officiers de Réserve et Elèves, l’ANCCORE, qui prend la relève dès juillet 2007, de la mémoire de cette célèbre Ecole Militaire de Cherchell.
Ses récits et les documents qu’il met à notre disposition, sont immédiatement exploités au bénéfice de la vérité historique, de la Mémoire Combattante et à la recherche des morts au Champ d’Honneur.
Homme affable, riche en anecdotes, toujours traitées avec humour et simplicité, heureux de contribuer, voire de devancer notre action, il est digne du plus grand intérêt que lui confère sa lucidité, son enthousiasme, son allant, son authenticité.
Isidore SALA ,92 ans a terminé Colonel de l’Arme Blindée, diplômé d’Etat-major. Blessé trois fois, invalide à 80 %, titulaire de cinq citations, dont une avec palme, il est Officier de la Légion d’Honneur depuis 1974. Le 5 décembre 2014 il a reçu l'insigne de Commandeur dans l'Ordre National du Mérite.
Il était temps de récompenser ce vieux soldat, qui fait honneur à sa génération.

Lieutenant-Colonel COURTADE Gérard Président d’Honneur et Fondateur de l’ANCCORE, «Ceux de Cherchell».
Isidore SALA est décédé le 15 avril 2021 à Sète, à l'âge de 98 ans.
Capitaine Gérard de CATHELINEAU, 5e promotion « Rhin français », 1944-1945
C'est à Paris, le 23 janvier 1921, que Gérard de Cathelineau est né. Face à l'École militaire. Quelques années plus tard, son cartable sous le bras, il se dirige vers l'école du Champ-de-Mars. École militaire, Champ-de-Mars, signes du destin ? Sur les bancs de la classe, il découvre, pendant le cours d'histoire, un autre Cathelineau prénommé Jacques, sans particule nobiliaire. Celui que les Vendéens appellerons le « saint de l'Anjou » n'était encore qu'un modeste voiturier au Pin-en-Mauges. La chouannerie allait en faire l'un de ses chefs. L'Histoire conserve également le nom d'autres Cathelineau et le souvenir de leur service au pays.
Gérard veut être digne de ses ancêtres. Ses études secondaires terminées, il hésite sur l'orientation à prendre. Il souhaite se consacrer à une grande cause, servir sa Patrie. Il opte, après avoir été un moment séduit par la médecine, pour la carrière militaire.
Il se prépare à Saint-Cyr. La guerre est déclarée. A la mi-octobre, il entre au Prytanée de La Flèche. Il a 18 ans.
L'armistice de 1940 vient interrompre sa préparation à Cyr. Il y est reçu en septembre 1942 et rejoint à Aix-en-Provence, la promotion « Croix de Provence ». Il y reste 50 jours. La violation de l'armistice par les allemands entraîne la fermeture de l’École.
Il participe alors à l'organisation d'un groupe de résistance, s'engage comme volontaire dans les chantiers de jeunesse, enfinest affecté, au moment du débarquement de 1944, à un escadron de cavalerie, comme brigadier-chef. Il est décoré dela Croix de guerre avec étoile de bronze : « Faisant fonction de sous-officier de renseignement a montré en toutes circonstances un mépris absolu du danger et accompli ses missions avec intelligence. Au combat de Chemillé, chargé de nettoyer une colonne allemande à la grenade, a anéanti deux camions.»
Octobre 44, le gouvernement provisoire décide de regrouper les saints-cyriens des promotions 42, 43 et 44 afin de terminer leur instruction à l'École interarmes de Cherchell. Il la décrit ainsi : « Face à la mer d'un bleu immense, avec, à l'arrière, des monts rouges, farouches de beauté dont la cime semble désigner leur Créateur, Cherchell me fait un large accueil.» A Cherchell, il apprécie « les conditions de vie dure, austère, intense » qui lui sont faites. « Il importe, écrit-il, que ceux qui ont la vocation militaire « essaient de se mouler au masque de ce corps d'ascète que doit être l'armée.»
Ainsi définit-il le chef militaire : « L'officier, c' est un seigneur qui s'impose par sa supériorité morale, son bon sens cultivé et sa conduite souriante. Il est à la fois un juge et un entraîneur. Il connaît son métier de façon approfondie, synthétique, analytique. Il a un esprit sans cesse en éveil...»
Avril 45, le stage de la cinquième promotion s'achève. Elle porte le nom de Rhin français. Gérard de Cathelineau quitte Cherchell avec le grade de sous-lieutenant. Le jeune officier est affecté à Puttlingen en Sarre. Il s'applique à ce que l'armée d'occupation se conduise avec dignité. En octobre 46, il reçoit le grade de lieutenant.
Début janvier 48, il gagne l'Indochine. Vers la fin de l'année, il est grièvement blessé à la jambe. La citation indique : « Jeune et brillant officier, qui à la tête d'une compagnie de chasseurs cambodgiens s'est distingué le 12 décembre 1948, au cours d'une opération dans le Pnom-Norom ( province de Kampot, Cambodge ) où son unité a surpris dans son camp une bande de rebelles, lui infligeant des pertes et lui prenant de nombreuses armes locales, une grosse mine, des documents et un important matériel. A été blessé grièvement au cours de l'action.»
Après 28 mois d'Indochine, il retourne en France. Court séjour au 8e B.C.P. à Epernay, puis à Wittlich. Suit les cours d'état-major à l'École de guerre. Repart pour l'Extrême-Orient, le 26 mars 1954, avec le grade de capitaine, à titre de conseiller à l'état-major général des forces khmères ( 3e bureau). Deux mois plus tard, il reçoit le titre de chevalier de l'ordre royal khmer et une citation à l'ordre de l'armée. Après 15 mois de séjour indochinois, il quitte définitivement le pays.
Il va pendant un an commander un centre d'instruction à Bourg-Saint-Maurice dans un bataillon de chasseurs alpins.
Novembre 1956, cette terre d'Afrique vers laquelle il s'est toujours senti attiré, l'appelle. Le capitaine de Cathelineau s'embarque pour l'Algérie. Arrivé à Tizi-Ouzou, où se trouve l'état-major de la 27e D.I.A., il refuse la place qu'on lui propose et demande « qu'on lui fasse la confiance de lui donner un poste de commandement ». Ce qui lui est accordé. Quelques jours plus tard, le 3e bataillon du 121e R.I. l'accueille à Beni-Douala.
Très rapidement son exceptionnelle valeur est reconnue par ses chefs et ses hommes. Nouvelle citation, à l'ordre de la brigade : « 11 rebelles armés mis hors de combat, 13 terroristes arrêtés, 31 armes récupérées ».
Les opérations se succèdent jusqu'au 12 juillet 1957. Ce jour-là, tout avait pourtant bien commencé. Une grotte défendue par des rebelles, dans la région de Tamagoucht ( Grande-Kabylie ) venait d'être réduite. Le groupe, commandé par Cathelineau, poursuit son action et tente d'anéantir une seconde grotte. Une rafale crépite. Touché à la gorge, à la poitrine et aux jambes, le capitaine a encore le courage de faire de son corps un rempart, sauvant ainsi, avant de mourir, un de ses sous-officiers.
Sur son cercueil, on dépose la croix de chevalier de la Légion d'honneur et celle de la Valeut Militaire.
Il avait trente-six ans.
Il venait de Cherchell lui aussi. Il avait toujours placé sa confiance dans la jeunesse. Il était l'image parfaite de ce que doit être l'officier. Il est tombé en Algérie. C'est pour cela que les sous-lieutenants et aspirants de la promotion 202 ont choisi comme nom de baptême celui de « Capitaine Gérard de Cathelineau ».

Capitaine Gérard de Cathelineau



Gérard DEBREU (1921-2004), 5e promotion « Rhin français », 1944-1945
Elève de l’Ecole Normale Supérieure, a rejoint l’Ecole de Cherchell en 1944. Il en fait mention dans son autobiographie en anglais :
« I was supposed to take the Agrégation de Mathématiques in the spring of 1944 and thereby, to end my formal studies. But D-day intervened; I enlisted in the French Army, was sent to officer school in Cherchell, Algeria, and then served briefly in the French occupation forces in Germany until the end of July, 1945.»
Il ne figure pourtant pas sur la liste établie par les Anciens de Cherchell-Médiouna. Il fait sans doute partie des trente-et-un normaliens ayant intégré Cherchell. Sur 24 de ceux-ci seuls 6 sont répertoriés sur l'Annuaire des Anciens, dans la promotion « Rhin français ». Pourquoi les autres n’y figurent-ils pas ?
Gérard Debreu, après Cherchell, a servi dans les troupes d’occupation en Allemagne jusqu’en 1945. Puis agrégé de mathématiques il s’orienta vers les sciences économiques, CNRS, carrière aux Etats-Unis, prend la nationalité américaine, prix Nobel d’économie en 1983 pour avoir « introduit de nouvelles méthodes analytiques dans la théorie économique et pour sa rigoureuse reformulation de la théorie générale de l’équilibre ».

Général Maurice BRENAC, 5e promotion « Rhin français », 1944-1945
Né le 24 juillet 1924 à Bayonne, est décédé le 20 février 2008 à Perpignan. Ses états de service sont élogieux,ceux qui l'ont connu le décrivent comme l'un des «derniers centurions». Il fut jeune officier aux Tirailleurs Algériens et Marocains avant de coiffer le béret rouge. A servi en Indochine, plusieurs séjours, et en Algérie. Il était ancien Président et Président d’Honneur de Bagheera, association des Anciens Paras du 11e choc. Discret, il ne voulut pas d'éloge funèbre et, dans ses dernières volontés manuscrites, il demanda d’avertir l’Amicale des Anciens de Cherchell-Médiouna.
Pour prise éventuelle de contact s’adresser au Lt-Colonel (H) Lucien Fekrane, nouveau Président de Bagheera : LUBAGH@aol.com


Le colonel Maurice Brenac, Chef de Corps du 1er RCP,1970-1972 Camp Militaire Parachutiste d'Idron


Le Général Brenac recevant son cadeau, la miniature du drapeau de l'Amicale, au départ de la présidence de BAGHEERA le 27 Octobre 2007


https://www.youtube.com/watch?v=zbIxlcP39w4
Jean MOUROU dit Jean REYMOND, 5e promotion « Rhin Français », 1944-1945
Né le 27 mai 1919 à Nice.
Titulaire d’une licence de philosophie, débute comme instituteur à Tunis et travaille à Radio-Tunis.
A Cherchell au début du stage organise une présentation et à la fin du stage dirige un spectacle satirique dont les officiers et sous-officiers de l’encadrement font les frais, le colonel lui-même n’étant pas épargné.
Après la guerre il entame une carrière de chansonnier, humoriste, imitateur, se produit dans les cabarets et apparaît dans quelques films, pièces de théâtre, ainsi qu’à la télévision.
Décédé le 20 octobre 2011 à Paris à l’âge de 92 ans.
Colonel Michel Vallette d’Osia, 5e promotion « Rhin Français », 1944-1945
Né le 23 juin 1926, fils du général Jean Vallette d’Osia, chef de corps en août 1940 du 27e Bataillon de Chasseurs Alpins à Annecy.
Après un baccalauréat de philosophie, Michel, entre en 1942 au Prytanée alors replié à Valence.
Il prépare le concours de Saint-Cyr. En juillet 1944, il entre en résistance et rejoint son père qui participe à la création de l’Armée Secrète de Haute-Savoie.
Après le débarquement de Provence, Michel, affecté au Bataillon des Glières, connaît le baptême du feu lors de la campagne des Alpes.
En décembre 1944 il intègre la promotion « Rhin français ». En 1945, sorti aspirant, il est affecté comme chef de section à la 2e Compagnie du 13e BCA en partance pour l’Autriche.
Début 1947, se porte volontaire pour l’Indochine, mais priorité est donnée à des officiers plus expérimentés.
Il fait alors une demande de mutation pour les parachutistes. Sa demande acceptée, il part se faire breveter à Pau.
1948-1950 : 1er séjour
En mars 1948 il embarque à Marseille pour Saïgon. Arrivé en Indochine il est parachuté à Cao-Bang en renfort du 1er RCP.
En septembre 1949, il est affecté à Son-La sous les ordres de Bigeard qui dira de lui : « Sur le Song Ma, au sud à Muong Hung, j’ai eu la chance de recevoir le lieutenant Vallette d’Osia, fils de général, solide comme un roc, toujours prêt à en découdre…à freiner plutôt quà pousser ».
1951-1953 ; 2e séjour
Il est officier de renseignement au 8e BCP, puis prend le commandement de la 16e compagnie.
Parachutiste, parmi ceux ayant compté le plus de sauts de guerre, blessé trois fois, il revient d’Indochine dix fois cité, chevalier de la Légion d’Honneur et plus jeune capitaine de France.
Comme bon nombre de militaires ayant servi en Indochine il en conservera un souvenir ineffaçable : « Indochine, magnifique pays ; aux paysages somptueux, de la baie d’Along aux montagnes Thaïs avec ses herbes à éléphants et ses couchers de soleil extraordinaires : comme la plupart de mes camarades, j’ai laissé en Indo une partie de mes rêves et me souviendrai de ces populations si attachantes jusqu’au bout de mes jours ».
Il prend de nouveau le commandement d’une compagnie, cette fois au 11e choc, puis réussit le concours de l’école d’état-major, ce qui l’amène à participer au montage de l’opération de Suez en 1956.
Il est ensuite envoyé en Algérie à l’état-major de la 10e DP puis à la 2e compagnie du 14e RCP. Il en revient avec une nouvelle blessure et deux citations pour prendre le commandement d’une compagnie d’élèves polytechniciens.
Admis à l’école de guerre, il y présente se réflexions sur la guerre révolutionnaire.
Il démissionne à sa sortie en 1963, par fidélité à la devise familiale qu’il a faite sienne : « Honneur passe honneurs ».
Après l’amnistie générale, il reprend du service et continue à servir au cours de multiples périodes de réserve et comme instructeur des élèves ORSEM.
Après sa carrière militaire, il a travaillé dans le bâtiment et les travaux publics. Puis prend sa retraite qui fut active, notamment par son engagement dans le scoutisme et diverses associations.
Décédé le 26 septembre 2009, à l’âge de 83 ans, au terme d’une vie d’une exceptionnelle densité, le colonel Michel Vallette d’Osia a été enterré le 29 septembre 2009 à Annecy, jour de la fête de Saint-Michel, patron des parachutistes.
Elie de Saint Marc dira à sa mort : « C’était un homme d’exception, je dis cela non pas comme une formule toute faite, mais en me souvenant très précisément de l’éclat de sa carrière, de ces combats que nous avons menés, côte à côte. Je croyais ce qu’il disait, il disait ce qu’il croyait. C’était un homme d’une très grande franchise, incapable de dissimuler quoi que ce soit dans ses paroles et dans ses actes ».
Décorations :
Commandeur de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite, titulaire de la croix de guerre des Théâtres d’Opérations extérieures et de la croix de la Valeur militaire. A reçu douze citations dont trois à l’ordre de l’armée. Son nom a été donné en 2016 à la 55e promotion (2015-2017) de l’EMIA.


Michel Vallette d'Osia


Général René DORANDEU, 5e promotion « Rhin Français », 1944-1945
Né à Prades le 22 février 1922. Son père était cheminot de la SNCF et sa mère institutrice. Il fit ses études à l'EPS (École primaire supérieure) de Perpignan où il prépara le concours de l'école des Arts et Métiers d'Aix-en-Provence. Il visait le titre d'ingénieur.
Mais la guerre arriva qui bouleversa ses projets. À 18 ans, lorsqu'il entendit à la radio le maréchal Pétain demander l'armistice, il pleura d'humiliation et de rage. Puis il entendit l'appel du général de Gaulle qui lui redonna fierté et espoir.
Le 1er février 1942, il s'engage pour 3 ans au 4e RTM (Régiment de tirailleurs marocains) de Taza. Il embarque à Marseille le 31 mars. Il débarque à Casablanca et rejoint Taza le 1O avril. Le 1er novembre il est caporal. Une semaine plus tard les Américains débarquent en Afrique du Nord. Un an plus tard il est sergent.
Le 21 novembre 1943 il débarque près de Naples avec son régiment, au sein de la 2e Division d'infanterie Marocaine. Sergent observateur d'artillerie, il est souvent en première ligne. Les combats sont acharnés pour le contrôle des massifs enneigés des Abruzes : le Pantano, la Mainarde, le Monte Croce, puis pour le franchissement du Garigliano et la conquête du mont Majo. Enfin c'est la poussée vers Rome et Sienne. Le CEFI (Corps Expéditionnaire Français en Italie) du général Juin perçe successivement la ligne Gustav et la ligne Hitler.
Débarqué avec 3000 hommes, le 4e RTM eut en 9 mois près de 1000 tués ou disparus et 2000 blessés... Cité à l'ordre de la division en mars 1944, le sergent Dorandeu débarque à Saint Tropez le 25 août. Il participe aux combats de la Libération jusqu'en Alsace.
Admis à !'École des officiers le 1er décembre, il rejoint Cherchell et en sort aspirant le 1er juin 1945.
Il est affecté au 94e RI (Régiment d'infanterie). Sous-lieutenant le jour de Noël 1946, il embarque le 3 juin 1947 pour l'Indochine. Il est affecté initialement au 6e Commando laotien puis en novembre au 2e Bataillon Thaï. Il fera là deux séjours consécutifs comme chef de section et commandant de cie jusqu'en mars 1953.
Il gagne rapidement la confiance des populations et participe à de très nombreuses opérations dans le Haut Tonkin. Commandant de compagnie de partisans à l'activité inlassable, remarquable meneur d'hommes et fin manoeuvrier, il inflige de lourdes pertes au Vietminh. En 1950 il intègre l'infanterie coloniale. Payant de sa personne, il se signale notamment lors de la défense du poste de Than Uyen en octobre 1951. Il oblige alors un bataillon ennemi en nette supériorité numérique à se replier devant ses contre-attaques. Il rentre d'Indochine en mars 1953 titulaire de 6 citations, dont 3 à l'ordre de l'armée et deux du corps d'armée, et chevalier de la Légion d'honneur. Toutefois l'abandon sur ordre de ses chers Thaïs exposés aux exactions du Vietminh est pour lui un crève-coeur.
À son retour il passe capitaine et rejoint le 1/24e RIC (Régiment d'infanterie coloniale) à Perpignan où il commande une compagnie.
En février 1954 il est breveté parachutiste puis continue ses services outre-mer durant trois ans au 2e bureau de l'état-major du Commandant militaire du Cameroun.
Rentrant en métropole en 1957, il est affecté à la Brigade des parachutistes coloniaux à Bayonne, et commande une compagnie d'instruction du Détachement de Mont-de-Marsan.
Le 1er avril 1959 il est muté au 8e RPIMa en Algérie et prend le commandement du commando régimentaire. Il se distingue au cours de plusieurs opérations dont celle du djebel M'Cid Aicha en Kabylie où, à l'issue de deux jours de combat, il maitrise un adversaire solidement retranché. Il obtient deux citations dont une à l'ordre de l'armée et l'année suivante devient officier opérationnel du régiment.
Il est alors affecté, comme il le souhaite, au 11e BPC (Bataillon de Parachutistes de Choc), à Mont-Louis. Commandant initialement le commando de commandement et des services, il devient officier adjoint en décembre 1961. Il prend provisoirement le commandement du 11e BPC de mai à août 1962, puis il commande !'École de formation spécialisée à Perpignan qui deviendra le CNEC (Centre national d'entrainement commando).
Le 1er janvier 1963 il est promu chef de bataillon. En fin d'année il est désigné comme chef du poste de Sécurité militaire à Dakar, puis chef d'état-major du 1er RIAOM (Régiment inter-armes d'Outre-mer), toujours à Dakar. Le 1er décembre 1965 il est muté à Berlin comme chef du poste de Sécurité militaire interarmées succédant au lieutenant-colonel André Salvat, natif comme lui de Prades.
Le 1er octobre 1968 il est promu lieutenant-colonel.
Le 1er août 1969 il rejoint Mont-de-Marsan, commandant en second du 6e RPIMacommandé par le colonel·de Llamby.
Le 1er septembre suivant il prend le commandement du Cl/1er RPlMa (Centre d'instruction 1er RPIMa), à Bayonne, et le porte à un niveau d'excellence, précurseur des Forces spéciales. Le 26 septembre 1972 il est désigné comme Conseiller militaire de !'Ambassade de France en Mauritanie.
En novembre il est promu colonel. Il est particulièrement apprécié par son ambassadeur qui demande la prolongation de son séjour et par les autorités locales qui le font Commandeur de l'ordre du Mérite Mauritanien. À son retour, le 8 décembre 1975, il est Délégué militaire de la Loire, à Saint Étienne.
Le 25 juillet 1977 il est affecté au Centre d'expérimentation du Pacifique et prend le commandement de la Base inter-armées des sites à Mururoa.
Fin 1978 il quitte son dernier poste et rentre en métropole.
Le 23 février 1979 il est nommé général de Brigade et fait valoir ses droits à la retraite après 37 années de service bien remplies.
Il se retire alors à Laroque-des-Albères, dans son Roussillon natal, et s'investit dans les associations patriotiques locales pour continuer à servir.
En avril 2004, dans la cour d'honneur de !'Hôtel national des Invalides, le président de la République, Jacques Chirac, le fait Grand officier de !'Ordre national du Mérite.
Grand officier de la Légion d'honneur, il était titulaire de neuf citations sur ses deux croix de guerre et sa croix de la Valeur militaire.
Le Général René DORANDEU est décédé dans sa 99e année le 3 novembre 2020.


Général René DORANDEU


2. Après la 2e guerre mondiale Cherchell forme principalement des officiers de réserve.


Guy FOUGIER, Peloton 16, 2e section (1954)
Avait été admis directement en qualité d’élève d’une grande école.
Né le 3 mars 1932 à Paris, licencié en droit et diplômé de l'ENA (promotion 18 juin).
Chef de cabinet du secrétaire général pour les Affaires algériennes en 1962, puis secrétaire général de la préfecture du Lot-et-Garonne en 1966.
De 1966 à 1969, chef de cabinet de Jean-Marcel Jeanneney, ministre des Affaires sociales.
De 1977 à 1981, Secrétaire général de la préfecture de Paris.
Nommé commissaire de la République de la région Poitou-Charentes et préfet de la Vienne en août 1981.
Juin 1983, Préfet de Police de Paris
En mars 1984, dans un rapport au ministre de l’intérieur, Gaston Defferre, estimant la sécurité insuffisamment assurée à Paris, il demande un renfort en effectifs. Le ministre refuse sa démission.
En mars 1986 il doit faire face à attentat terroriste sur les Champs-Elysées.
Mis en cause dans l'émission d'Antenne 2 «L'heure de vérité» par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Charles Pasqua, il démissionne dès le lendemain le 3 juillet 1986.
Guy Fougier est ensuite président de la Mission interministérielle de lutte contre la toxicomanie.
Conseiller d'Etat honoraire, Secrétaire général de la Défense Nationale.
Décédé le 2 mai 2008, à l'âge de 76 ans.
Grand officier de la Légion d'honneur, Commandeur de l'ordre national du Mérite, Croix de la Valeur Militaire.
René-Victor PILHES, promotion 602, 09 janvier-juin 1956
Né à Paris le 1er Juillet 1934.
Ancien publicitaire (Air France, Publicis) , romancier, auteur de plusieurs ouvrages dont deux ont été récompensés :
« La Rhubarbe » (Le Seuil), prix Médicis 1965
« L’imprécateur » (Le Seuil), prix Femina 1974
Le blog de René-Victor Pilhes : http://renevictorpilhes.wordpress.com

Colonel Jean MAREY, commandant l'Ecole de Cherchell, janvier 1958-janvier 1959
Jean Marey naquit le 11 novembre 1906 dans la commune de Merle-Leignec(Loire-42), dans le Haut-Forez.Dernier né de six enfants dans une famille de paysans, il alla d’abord à l’école de son village. Puis, sur les recommandations de son instituteur et la pression sur leur père de ses frères aînés qui avaient dû se mettre au travail très jeunes, il entra à l’École Supérieure à Saint-Etienne (l’équivalent de l’actuel collège), puis à l’École Normale d’instituteurs de Montbrison (Loire). Il aurait voulu entrer dans l’armée mais il n’avait pas le choix : instituteur ou au travail…Après sa sortie de l’École Normale, major ex-æquo, il fit son service militaire, puis le peloton d’E.O.R. à Saint-Maixent grâce à la préparation militaire qu’il avait suivie pendant sa dernière année à l’École Normale.
Revenu à la vie civile, quelques mois d’enseignement, lui confirmèrent que sa vocation était toujours aussi vive. Il reprit donc du service au 121e Régiment d’Infanterie à Montluçon (Allier) en 1929 et prépara le concours d’entrée à l’École militaire de Saint-Maixent. Il le réussit et y entra comme E.O.A. En 1933, il sort major de sa promotion et rejoint le 121e R.I. à Montluçon qu’il quitte en 1935 pour aller au centre d’instruction de La Valbonne. En 1936, il repart à Saint-Maixent comme professeur d’histoire militaire. En 1939, déclaration de guerre. Il y gagne ses galons de capitaine et la croix de guerre. Évacué de Dunkerque sur l’Angleterre, il revient immédiatement en France. Dès son retour sur le sol français, et après avoir retrouvé quelques bribes de son régiment, il échappe de très peu à la capture en fuyant avec un de ses camarades, alors que leur colonel et les quelques officiers qui étaient avec eux se laissent faire prisonniers. Les deux évadés mettront deux semaines pour regagner la zone libre, tout en cherchant sur leur parcours à retrouver des éléments de l’armée française.
D’octobre 1940 au printemps 1941, il est officier instructeur à Aix-en-Provence où sont repliées les Écoles militaires de Saint-Cyr et Saint-Maixent, puis il est muté au 5e Régiment d’Infanterie à Saint-Etienne, où il est adjoint au colonel de Foville. Il commence alors à militer dans les premiers mouvements de Résistance (Mithridate, O.R.A…) et commence à constituer ses premiers réseaux de renseignement. Lors de la dissolution du 5e R.I., à l’invasion de la zone libre il enlève le drapeau de son régiment pour qu’il ne tombe pas aux mains de l’ennemi, et le cache à la cure de l’église de Saint-Louis, d’où il ne ressortira qu’en août 1944 pour être à l’honneur lors de la prise d’armes à Saint-Bonnet-Le-Château (Loire), au lendemain de la victoire d’Estivareilles.
A l’invasion de la zone libre, placé en congé d’armistice, il est replié à la subdivision militaire de Saint-Etienne. Ses activités de résistant se sont confirmées. Début 1943, il est nommé Chef départemental de l’O.R.A., puis Chef départemental de l’Armée Secrète de la Loire, le 1er octobre 1943.A la fin de ce même mois, il échappe de peu à la Gestapo venue l’arrêter à son domicile. Il entre alors dans la clandestinité, suivi de son épouse qui était à ses côtés depuis le début de ses activités de résistant. Il organise les maquis de l’Armée Secrète en unités combattantes, parfaitement structurées, et opère sous différents pseudonymes : Marceau, Pontcarral, RV (Hervé).
En avril 1944, il est nommé Chef départemental F.F.I. et, le 12 juillet, il est promu commandant, promotion régularisée le 25 décembre 1944.Le 21 août 1944, il obtient la reddition d’une colonne allemande se repliant depuis Le Puy, forte de plus de 800 hommes, faisant de ce fait d’armes d’Estivareilles un lieu symbolique de la Résistance.
Il va continuer la lutte avec « son » Armée Secrète au cours des combats pour la libération de Lyon, où il fait la jonction avec la 1ère D.F.L. du général Brosset, le 3 septembre. Le 15 décembre 1944, il repart avec ses G.M.O. (Groupes Mobiles d’Opération) regroupés sous le nom de Bataillon Sambre et Meuse, sur le front des Alpes.
En avril 1945, il reforme le 24e Bataillon de Chasseurs Alpins et en prend le commandement.
Puis c’est la période d’occupation en Allemagne : Lindau sur les bords du lac de Constance, puis Landau (Palatinat).
Dans la deuxième moitié de l’année 1946, il quitte le commandement du 24e B.C.A. et il est nommé Chef d’État-major de la 6e Demi Brigade de Chasseurs Portés à Edenkoben (Palatinat).En septembre 1947, il est muté à Vienne (Autriche) comme Chef d’État-major des troupes d’occupation de Vienne. Il quitte ce poste en 1950 pour revenir en France où il exerce jusqu’en 1953 la fonction de professeur d’Infanterie à l’École d’Application du Génie à Angers ( Maine et Loire).
Promu lieutenant-colonel en 1953, il part pour Oran (Algérie) prendre le commandement du 2e Régiment de Zouaves, jusqu’en octobre 1955 où il est muté à Alger comme adjoint au colonel commandant le secteur Alger-Sahel.
En janvier 1958, promu colonel, il est nommé à la direction de l’École d'Infanterie de Cherchell.
En février 1959 il prend le commandement du 23e Régiment d'Infanterie à El-Milia (Zone Nord- Constantinois).
Le samedi 28 mars 1959, à la sortie d'El-Milia en direction de Catinat, venant d'inspecter un chantier de coupe de bois, sa peugeot 203 essuyait plusieurs rafales de pistolet-mitrailleur.Le colonel Marey fut tué sur le coup.
Mort d'autant plus cruelle car survenue pendant le mois de Ramadan ( 11 mars- 8 avril) et qu'à cette occasion il avait adressé, lors d'une allocution, un message très chaleureux aux musulmans de son secteur.
Les obsèques du colonel Marey eurent lieu le 1er avril 1959 à l'hôpital militaire Maillot à Alger.Parmi les troupes rendant les honneurs une compagnie d'EOR de Cherchell était présente.
Décorations : Officier de la Légion d’Honneur, Croix de guerre avec palmes, médaille de la Résistance, Croix de la Valeur Militaire avec palmes, commandeur de la Légion d’Honneur à titre posthume.

Evelyne Marey remet à Gérard Courtade, Président de l'Amicale des Anciens de Cherchell, le sabre de son père, le Colonel Jean Marey
Saint-Etienne, 3 avril 2009


Le sabre, les médailles, les insignes et les galons du Colonel Marey
Sur la lame du sabre "Au S/s Lieutenant MAREY Jean Major de la Promotion 1930-1932"


La tombe et la plaque de la Résistance au cimetière de Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte(Loire)

Photos EOR Ribeyron, promotion 203 "Elève-officier André Esprit"
Extrait du livret de promotion
Yannick LALLEMAND , peloton 806, 4 juillet-15 décembre 1958
Le père Lallemand a répondu à une double vocation, militaire et prêtre. Après son baccalauréat il entra au séminaire de Poitiers pendant deux ans puis fit son service militaire en Algérie. A sa sortie de l’Ecole de Cherchell il fut affecté au 22e Régiment d’Infanterie dont son père, colonel, était le chef et où l’un de ses frères, Jacques, était chef de section.
Il fut donc d'abord un soldat et un combattant avant d'être prêtre. Après presque trois ans en Algérie comme chef de section au commando de chasse ((Kimono 36 ou K36) du 22e RI, lieutenant de réserve, il retourne à la vie civile.
En Algérie il fut touché par le dévouement des aumôniers militaires qui, malgré les risques, visitaient les soldats disséminés sur le territoire algérien. Sa vocation religieuse ne l’ayant pas quitté, il retrouve le séminaire de Poitiers et après avoir servi quelques années dans le diocèse, il rejoint l'Aumônerie militaire du culte catholique.
Il fut aumônier du 3e Régiment Parachutiste d'Infanterie de Marine (RPIMa) de Carcassonne et en 1970 des Chasseurs alpins (7e et 13e BCA) à Chambéry.
En 1975, il est nommé auprès des Régiments de la Légion Etrangère basés en Corse où il resta sept ans : le 2e Etranger de parachutistes (2e REP) à Calvi et le 2e Régiment Etranger d’Infanterie (2e REI) à Corte.
Il fut de l'opération de Kolwezi en mai 1978 avec le 2e REP au Zaïre. Il sauta derrière le chef de corps, le colonel Erulin. En arrivant au sol, il atterri sur le cadavre d’un Africain. « Il y en avait partout. Les chiens rôdaient. L’odeur était abominable ». Il s’occupa des 5 légionnaires morts et assista les nombreux blessés.
Il est au Liban, lors de l'Attentat du 23 octobre 1983 contre le «Drakkar», où cinquante-huit casques bleus français furent tués dont 55 du 1er RCP. Ensevelis, ils n’étaient pas tous morts lorsque le bâtiment s’écroula. Le père Lallemand qui les connaissait tous les encouragea à tenir jusqu’à ce que leur voix s’éteigne. Douze d’entre eux avaient pu être extraits des décombres.
Puis il accompagnera l'opération «Manta» au Tchad au cours de laquelle il rencontra des soldats, des fonctionnaires tchadiens chrétiens, la plupart originaires du sud, pauvres sur le plan matériel et spirituel. Répondant à leur appel il décida de quitter l'armée en 1986, et de se mettre à la disposition de l'armée tchadienne durant 10 ans.
Cette vocation de missionnaire l’avait effleuré étant plus jeune mais la mort de son frère aîné Guy, sous-lieutenant au 1er RCP, tué le 5 mars 1956, à Aïn Guiguel (Aurès), l’en avait dissuadé, ne voulant pas imposer une nouvelle épreuve à ses parents.
En 1996, il réintègre l’aumônerie au 4e RI de la Légion à Castelnaudary.
Pour le pére Lallemand être prêtre aux armées s'est être au service des militaires sans distinction d'origine ou de religion : «Celui qui veut être le plus grand qu'il se fasse le serviteur de tous».


Le père Yannick LALLEMAND «Padre» de la Légion


Depuis 2007 il a rejoint le commandement de la Légion Etrangère à Aubagne, se consacrant aux pensionnaires légionnaires et à leurs familles, ainsi qu'aux invalides de Puyloubier et à la Maison du légionnaire d'Auriol.
Le 15 février 2018, le père Lallemand a fait ses adieux à la Légion étrangère après 23 ans passés à son service. A cette occasion il recevait du général Jean Maurin, commandant la Légion, la distinction de légionnaire honoraire.
Le père Lallemand est Commandeur de la Légion d'honneur depuis 2012 et titulaire de la Croix de la Valeur Militaire avec quatre citations : deux en Algérie, une au Liban, une au Tchad.

Général Jean SALVAN, instructeur à Cherchell, 1959-1960
Fils de militaire a vécu ses jeunes années en Tunisie et à Avignon où il est né le 3 mars 1932. L’invasion de la zone libre par les allemands après le débarquement des alliés en Afrique du Nord en novembre 1942 empêcha la famille de rejoindre le père reparti en Tunisie après une permission. La séparation dura jusqu’en septembre 1944. Poursuit sa scolarité primaire, commencée en Tunisie, à Toulouse puis commence ses études secondaires pendant trois ans, de 1943 à 1946, à Pratlong (Tarn).

Il entre en seconde au lycée Mistral d’Avignon et est reçu à la première partie du baccalauréat en juillet 1948.Le conservateur du musée d’Histoire naturelle lui ayant demandé de l’aider à classer les collections ornithologiques il apprend à noter ses observations.

Admis au Prytanée militaire de La Flèche il est reçu à la deuxième partie du baccalauréat série math’élem’ en 1949 et entre en classe préparatoire à Saint-Cyr. Il obtient le baccalauréat de philosophie et il est admis à Saint-Cyr 3e sur 272.

Rejoint Coëtquidan en septembre 1950. Un passage de quatre mois en corps de troupe est un préalable obligatoire : il choisit le 7e Bataillon de Chasseurs Alpins alors en occupation en Autriche. Puis c’est la formation à Coëtquidan de février 1951 jusqu’au baptême de la promotion De Lattre en juillet 1952. A l’amphi armes il choisit l’infanterie coloniale et fait acte de candidature pour le brevet parachutiste.
Il rencontre Elvire pendant l’été.

En octobre 1952 il rejoint l’Ecole d’Application de l’Infanterie à Saint-Maixent. Sort huitième au classement final et aspire à servir en Indochine dans les parachutistes coloniaux. En octobre 1953 il rejoint la 1re demi-brigade de parachutistes coloniaux.
Stage à Pau à l’École des Troupes Aéroportées (ETAP).
Se marie en novembre 1953 avec Elvire.

Janvier 1954, encadrement des recrues à Mont-de-Marsan, centre d’instruction des parachutistes coloniaux. Mai 1954, stage de moniteur parachutiste à Pau. 21 juillet 1954, après le désastre de Diên Biên Phu, signature de l’armistice de Genève. Il n’ira donc pas en Indochine et a « l’impression de manquer une grande aventure ».

1er novembre 1954, début de l’insurrection algérienne. Il n’est pas des premiers bataillons partant pour l’Algérie. Ayant déjà « manqué » l’Indochine il fait part de sa déception au général Gilles qui lui dit : « Mon cher Salvan, la nature humaine étant ce qu’elle est, vous aurez votre part, et peut-être plus que votre part, de combats et de guerres ».
Mars 1955, naissance de son premier enfant : Christophe.

Affecté à Brazzaville, au GCCP, Groupe colonial de commandos parachutistes d’AEF-Cameroun, il embarque à Bordeaux le 3 Juin 1955 à bord du « Brazza » à destination de l’Afrique Equatoriale française. Chef de section, il participe aux manœuvres au Congo et les pays voisins, à deux opérations de maintien de l’ordre et étudie l’anglais et le russe. Son épouse et Christophe le rejoignent en octobre 1955.
Septembre 1956, naissance de son deuxième enfant : Magali.
Le 9 octobre 1957 il embarque avec son épouse et ses deux enfants sur le « Foucault » à destination de la métropole.

Le 2 décembre 1957 il débarque à Alger avec une affectation au 2e RPC. Maintien de l’ordre à Alger et la Mitidja puis diverses opérations dans l’Algérois et à partir de fin avril 1958 dans le constantinois.

Près de l'Oued ISSER, 18 Mars 1958, avec le radio Semence



Grièvement blessé à la face, perte de l’œil droit, au soir du 29 mai 1958 au cours de l’opération Toro III, à l’ouest de Guelma, près de l’oued Bou Hamdane.Il n’est secouru que le lendemain matin. Non loin de là dans l’après midi de la même journée du 29 mai, au cours de la même opération, le colonel Jeanpierre, commandant le 1er REP, qui dirigeait ses troupes en les survolant trouva la mort son hélicoptère alouette ayant été abattu.
Evacué sur l’hôpital de Constantine puis l’hôpital Maillot à Alger puis rapatrié sanitaire en métropole. Il subit en un an plusieurs interventions chirurgicales réparatrices à l’hôpital Foch de Suresnes. Il se remet à l’étude de l’anglais et du russe et s’inscrit à la faculté d’Orsay.

Nommé instructeur à l’École Militaire d’Infanterie de Cherchell, il prend ses fonctions fin mai 1959 comme chef d’une section de la promotion 904 qui en est à la moitié de son stage. Il déclara aux EOR :
« Ma tâche est de vous former comme chefs de section de combat. J’ai déjà eu l’occasion de voir quels désastres peuvent provoquer des chefs de section hors de forme physique, incompétents ou farfelus. Je compte vous amener au point où vous éviterez les pertes stupides, et où vous en infligerez à l’adversaire. Mon but n’est pas, en bachotant, de faire sortir toute la section en tête de la promotion, mais de détecter ceux qui seront incapables, en situation de crise, de s’imposer à une trentaine de jeunes français, et alors de les éliminer.
Pour moi, les matières importantes sont le combat, le tir, l’entraînement physique. Je serai probablement injuste, mais j’estime ne pas pouvoir prendre de risques : les mères de jeunes français doivent savoir que leurs enfants ne sont pas confiés à n’importe qui. Vous me trouverez dur, mais même si la solidarité de la section se fait contre moi, l’important, c’est que vous vous découvriez solidaires. Bonne chance à tous. »
Son épouse et les enfants le rejoignent le 5 juillet.
Il découvre que les EOR, dans leur majorité sont surtout motivés par la sortie dans un classement permettant d’accrocher le grade de sous-lieutenant et la solde qui l’accompagne et la possibilité de choisir un régiment réputé « tranquille » de préférence en Métropole ou en Allemagne.« Les parachutistes, la Légion n’attiraient que les convaincus et ceux qui envisageaient de faire carrière dans l’armée ». Il y avait aussi quelques mystiques tentés par l’aventure saharienne.
En ce qui concernait l’avenir de l’Algérie « ils ne cachaient pas leurs souhaits : s’en débarrasser au plus tôt, finir la guerre à n’importe quel prix et gagner leur vie… ».
A partir de la mi-septembre 1959 il est affecté à l’encadrement du peloton 001 qui portera le nom de promotion « Lieutenant-colonel Jeanpierre ».
Il prépare par correspondance l’École d’État-Major et passe son 3e degré d’anglais. Le commandement d’un peloton IMO (Instruction Militaire Obligatoire) lui est confié. Ce peloton était formé d’élèves de grandes écoles admis comme aspirants officiers puis sous-lieutenants qui devaient recevoir une formation militaire.

CHERCHELL, 11 Novembre 1959: le peloton IMO, à gauche,le Lt Vaillant

Alors que ce peloton était en stage à Arzew un incident se produisit, un instructeur ayant cru devoir sans ordre semble-t-il traiter maladroitement le problème de la torture. Jacques Julliard, l’un des élèves admis au stage au titre de l’École normale supérieure, devenu journaliste au Nouvel Observateur a écrit à ce sujet :
« Les discussions se poursuivirent les jours suivants, notamment avec le lieutenant qui dirigeait notre section depuis Cherchell. Beaucoup d’autorité et de stature, de la culture, le visage et le corps couturés de cicatrices reçues au combat, il jouissait chez nous d’un grand prestige. Ce baroudeur, qui était aussi un chrétien convaincu, nous déclara qu’il n’avait jamais pratiqué la torture, ne la pratiquerait jamais, et que l’on pouvait faire cette guerre sans se déshonorer.
J’ai plaisir à citer le nom de cet officier qui est resté mon ami, et qui devait ensuite commander les forces de l’ONU au Liban, où il fut de nouveau blessé : c’est le général Jean Salvan ».
28 janvier, naissance du 3e enfant : Nicolas.
Le 1er mars 1960 il prend le commandement de la 1re compagnie de la promotion d’EOR 004 « Monna Casale » dont le stage débuta le 8 mars.
Promu capitaine le 1er juillet et reçu à l’École d’État-Major.Il fait partie d'une série pour laquelle les cours sont différés d'un an.
Quelques jours avant son départ de Cherchell il rencontra le capitaine Gildas Lebeurier du 2e RPC et lui demanda ce qu’il pensait des aspirants formés à Cherchell.
-Ils sont mieux préparés à la guerre d’Algérie que les officiers d’active venant de Coëtquidan et de Saint-Maixent. Mais de quelque façon que l’on prenne le problème, seule la guerre apprend la guerre, et il y aura toujours une période d’adaptation.
Départ en permission pour la France le 2 septembre 1960 sur l’El Djézaïr.

Retour en Algérie : affecté au 8e RIMa dans le Sud –Oranais il embarque à Marseille le 21 octobre et rejoint le régiment vers Aïn Sefra (La source jaune) dans la région des Ksours (1) . Aïn Sefra est la bourgade présaharienne où périt Isabelle Eberhardt, poétesse et écrivain convertie à l’Islam, lors de la crue du 21 octobre 1904.Cette région est sujette à des inondations subites dont la dernière eut lieu en octobre 2007.
Le 1er novembre 1960 il prend le commandement de la 2e compagnie basée 80 km à l’est, à Boussemghoun.
Il s’emploie à faire de cette unité d’appelés des combattants exemplaires, malgré l’insuffisance de moyens matériels : le parc auto est à bout de souffle, les GMC souvent en panne, les postes radios défaillants. Les chaussures sont en piteux état, les treillis sont élimés.
Jean Salvan qui avait perçu « un paquetage miteux » se retrouve une fois à diriger la manœuvre les « fesses à l’air » et une autre fois répare son pantalon déchiré avec des épingles !
« …échanger une paire de chaussures ou un treillis provoquait un drame au magasin du corps ».
Seuls quelques soldats avaient des sacs de couchage achetés sur leurs deniers.
Ayant précédemment servi au 2e RPC il est à même de constater la différence de traitement avec les régiments de parachutistes et de légionnaires.
Le cantonnement de la troupe est spartiate : sous la tente, alors que le régiment occupe les lieux depuis près de deux ans, pas de feuillées,, éclairage avec des lampes à carbure…A tout cela s’ajoutaient des problèmes de sous-effectifs et d’insuffisance d’encadrement. (2)
Les rebelles sachant que le sort de l’Algérie se jouait sur le terrain diplomatique ne recherchaient plus le contact. Il n’y avait donc plus de grandes opérations qu’ils n’étaient plus en état de mener sauf en cas de franchissement du barrage. Mais accrochés ils se battaient avec détermination.Quelques jours avant la prise de commandement la 2e compagnie avait accroché des rebelles et avait eu deux tués et deux blessés
Le plus frustrant était que lorsque survenait un saccrochage, « la Division ou le Secteur arrêtait le régiment, car il ne fallait pas exposer les appelés. On héliportait alors, selon les jours, une unité de légion ou un commando de la Marine, Georges ou Cobra, qui faisait le bilan ». Jean Salvan se refusait d’être « le valet d’armes de commandos ».Car selon son expression il voulait pour sa 2e compagnie « forger un moral de vainqueurs ».Cette même volonté de faire des troupes qui lui sont confiées des « vainqueurs » se retrouve à Cherchell, Brazzaville et ailleurs.
En décembre 1960, s’adressant aux marsouins qui avaient terminé leur service il dit : « …je vous remercie pour le service que vous venez d’effectuer. Ce n’est pas facile de vivre comme vous l’avez fait pendant plus de deux ans, à escalader des montagnes, à courir après l’ennemi, dans un pays torride en été, glacial en hiver, sans beaucoup de ravitaillement et de matériel, ni de courrier. Ce n’est pas facile d’être à plus de mille kilomètres de sa famille, de ses copains et de sa fiancée. Ce n’est pas facile de voir à 20 ans des copains mourir. Vous l’avez fait et l’avez bien fait : c’est utile pour l’Algérie et pour la France. Ce que je vous demande maintenant, c’est de ne pas raconter n’importe quoi, et en particulier ce que vous n’avez pas constaté personnellement. Trop de gens « racontent des coups » après quelques mois en Algérie…Vous avez assez de souvenirs vrais, de notre travail, de nos efforts, de notre camaraderie, pour le restant de votre vie : ça racontez-le.Et sachez que je vous reverrai toujours avec plaisir ! »
Du 15 janvier au 14 février relève de deux compagnies du 6e régiment de tirailleurs dans la région du col de Hafir au sud-ouest de Tlemcen. La mission était d’intervenir en cas de franchissement du barrage ouest.
Après un retour à Boussemghoun nouveau mouvement vers le nord le 17 mars. Cette fois il s’agit d’un départ définitif. La 2e compagnie s’installe à Beni Abir au sud de Marnia avec comme voisin à l’ouest le 22e RIMa qui tenait le barrage (3) .
Rien n’était prévu pour le cantonnement. Des baraques sont construites tout en poursuivant les missions habituelles de patrouille, d’embuscades et d’alertes sur le barrage.Une partie des matériaux est fournie, pour le reste il s’agit de « prélèvements » effectués sur des chantiers. « Tous mettaient la main à la pâte », ce qui contribuait à renforcer la cohésion des marsouins, en leur donnant un esprit de corps.
Du 31 mars au 17 avril, permission en France.
En son absence la compagnie avait accroché, à trois reprises, une katiba ayant franchi le barrage. Le bilan était impressionnant et Salvan, tout en regrettant de n’avoir pas été là pour diriger le combat, se félicitait de constater que la 2e compagnie s’était remarquablement comportée et que les efforts de formation avaient été payants.
A son retour, les négociations d’Evian sèment le trouble parmi les soldats, caporaux et sergents musulmans qui commencent à s’interroger sur leur avenir.
Au matin du 22 avril 1961, apprenant le putsch des généraux, il estime que ce mouvement est voué à l’échec car les appelés « ne marcheraient pas », craignant d’être maintenus sous les drapeaux, d’être coupés de la métropole alors qu’ils n’aspirent qu’à terminer leur service, pour entamer une carrière, se marier, avoir une voiture, partir en vacances et tourner la page de l’Algérie. Et de fait devant la détermination de de Gaulle qui était prêt à « employer tous les moyens pour barrer la route à ces hommes-là en attendant de les réduire », la sédition s’essouffla et se termina.
Le 25 avril, un hélicoptère armé de la marine, par erreur, « matraque » au canon de 20mm une section de la 2e compagnie alors que l’assaut allait être donné sur un groupe rebelle ayant franchi le barrage : 10 blessés. Cette opération fut mal conduite, la position des troupes amies incertaine, d’où la méprise et un bilan très lourd : 21 tués et 56 blessés ; 38 tués et 22 prisonniers dans les rangs rebelles.
Du 7 mai au 10 juillet nouveau séjour en France : stage des capitaines à Saint-Maixent et au Valdahon.
Quitte le 8e RIMa et embarque pour la France le 26 septembre 1961 sur le ville d’Oran. Le destin de l’Algérie sans la France lui apparaît comme certain. Il a un sentiment amer de « gâchis de richesses, d’hommes, de bonne volontés » et se pose la grave question de la suite de sa carrière.

BENI ABIR, jour du départ, septembre 1961



École d’Etat-major du 8 octobre jusqu’à la mi-1962.
1er août 1962 naissance du quatrième enfant : Fréderic.

Nouveau séjour à Brazzaville, où Elvire et les enfants le rejoignent, d’abord à l’état-major de la Zone d’Outre-mer n° 3 du 8 août au 27 novembre 1962, puis au Tchad, à Abéché, au Groupement Motorisé 23 (GM 23).

TCHAD 1963, séance d'instruction, le Lt Clair avec des lunettes

Le 24 novembre 1963, Elvire rentre en France pour donner naissance le 15 février 1964 au cinquième enfant, Guillaume, et elle est de retour en mars.
Après la dissolution de la garnison d’Abéché c’est le retour en France le 6 février 1965.

24 juillet 1965, affecté à l’état-major du Groupe d’Armées Centre de l’OTAN.

École de Guerre, 1967-1969.

Nommé commandant en second du 2e RPIMa à Madagascar il s’envole pour la Grande Île avec sa famille le 11 août 1969.Le camp des parachutistes portait le nom de Claude Barrès tué en Algérie le 26 mai 1959 .Le peloton 102 de Cherchell fut baptisé en avril 1961 « Capitaine Claude Barrès ».

Du 14 août 1971 au 10 août 1974 : Officier de liaison aux Etats-Unis à Fort Benning en Géorgie. Nommé lieutenant-colonel le 1er décembre 1972. Le 21 août 1974 départ de New York à bord du France.

Professeur à l’école de guerre, 1974-1976.

Août 1976 : Chef de corps au 3e RPIMa, l’ancien régiment de Bigeard, à Carcassonne.

Casques bleus au Liban, 1978, où il fut très grièvement blessé.

LIBAN,BORJ RAHAL 30 Avril 1978: sur les positions israéliennes abandonnées



COUR DES INVALIDES, 28 SEPTEMBRE 1978: Remise de la cravate de commandeur de la Légion d'Honneur par le Président Valéry Giscard d'Estaing, à droite le Colonel Erulin

Le Centre des Hautes Études Militaires(CHEM) et l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale(IDHEDN), 1979-1980.

Le 14 juillet 1980 il rejoint Châlons-sur-Marne où il est nommé adjoint au Commandant de la 10ème Division Blindée et la 63ème Division Militaire Territoriale. Nommé général de brigade le 1er décembre 1980.

Le 30 juin 1982 il quitte Châlons-sur-Marne pour prendre le commandement de la 42ème Division Militaire Territoriale à Poitiers qui s’étend sur les quatre départements de la région Poitou-Charentes. A Poitiers, il rencontre le préfet Fougier « un haut fonctionnaire de premier plan, qui devint ensuite préfet de police de Paris » (4)

Le 26 septembre 1983 il prend le commandement de la 1re Division blindée à Trèves en Allemagne.

Il fut en 1985-1986 Adjoint au Général Commandant la 1ère Armée, et chargé d'un cours à l'Institut d'Études Politiques de Strasbourg, sur le Thème "Société et Défense".

Le 1er septembre 1986 il devint chef de la Mission Militaire Française auprès du Commandement de l'OTAN en Centre-europe, à Brunssum aux Pays-Bas.

Promu Général de Corps d'Armée, il prit le 17 décembre 1988 le commandement de la IVème Région Militaire à Bordeaux.

Bordeaux 1989

En désaccord avec Monsieur Joxe, ministre de la défense, sur les conséquences des réductions du budget des armées, il demanda à être placé en 2e section, retraite des généraux, le 29 septembre 1991.

Depuis 1964, à la suite de travaux sur la faune africaine et malgache, il est membre correspondant du Muséum d'Histoire Naturelle (5).

De 1989 à 1994, il donna à l'Institut d'Études Politiques de Bordeaux un cours sur "la problématique de la défense".

De 1995 à 2002 il a présidé l'association Les Gueules Cassées.
Avant sa dernière blessure, il pratiquait le judo (2e dan), le parachutisme (plus de 600 sauts), le grand fond sur marathon et sur 100 km (9 heures 27 mn à Condom en 1977).
Le général Jean Salvan est Grand Officier de la Légion d'Honneur, Commandeur de l'Ordre du Cèdre du Liban, décoré de la Croix d'Honneur en Or de la Bundeswehr et de la Croix de la Valeur Militaire.

NOTES :
1.Dans cette région, en avril 1881, eut lieu la révolte de Bou Amama (de son vrai nom : Mohamed Ben Larbi Ben Brahim), issu de la grande tribu des Ouled Sidi Cheikh. Il a été affublé de ce nom parce qu’il portait un turban (amama en arabe).
2.Voir « Technique et logistique en guerre d’Algérie », Frédéric Médard, préface du Professeur Jean-Charles Jauffret, Éditions Lavauzelle-2002.
3.le 22e RIMa était en 1959 dans ce secteur et Jean Mourot chef du poste des térébinthes.
4.Fougier peloton 16 de Cherchell.
5. Malgré une activité militaire intense Jean Salvan s’est intéressé à la faune, principalement les oiseaux, et à la flore des pays où il a vécu. Déjà en Algérie, il note la présence de graves au bec rouge (genre de corvidés), des outardes houbara (espèce de dindes), des perdrix gambra, des aigles de Bonelli, etc. Au Tchad, il procéda à un inventaire de l’avifaune, mal connue, en liaison avec les chercheurs du Muséum d’histoire naturelle de Paris. A Madagascar avec l’aide de l’ORSTOM (Office de la Recherche Scientifique et Technique Outremer) il s’intéressa à la faune et la flore du pays.

Paul FAVRE-MIVILLE, EOR, peloton 001, promotion «Colonel Jeanpierre », 10 septembre 1959-22 février 1960
Né dans le Chablais, à Vinzier (Haute-Savoie-74) le 17 avril 1939.Appelé au service militaire en mai 1959.Elève Officier de Réserve de septembre 1959 à février 1960. A la sortie de Cherchell il est affecté au 8e RPIMa.Il est sous-lieutenant chef de section à la 1re compagnie.

Philippeville, camp Pehaut, juin 1960 : à gauche sous-lieutenant Paul Favre-Miville, et
les sous-lieutenants Wintzeritz et Comesse
(Photo avec l'autorisation du responsable du site du 8e RPIMa l'adjudant-chef (r) Jean-Daniel Salles
Autorisarion uniquement pour le site emicherchell)

Voir également la photo de Noël 1959, ferme Brincourt, dans "Conditions de vie"

A son retour à la vie civile en 1961 il est artisan-plombier, sa formation d'origine.
Il est aussi conseiller municipal à Bonnevaux et pompier bénévole. En 1984, à 45 ans, très croyant et pratiquant, il est saisi par une vocation religieuse tardive et entre à l'Abbaye de Tamié en Savoie.
En 1989, il décide de partir en Algérie « Ce n'était certainement pas un choix anodin car il y avait fait son service militaire qui l'avait marqué. Il répétait qu'il voulait aller là-bas, car même si la vie à Tamié était rude, pour lui c'était encore trop luxueux à côté de ce que peuvent vivre certaines personnes».(Témoignage de sa nièce).
Il rejoint la communauté de Tibhirine, dans un monastère cistercien, fondé en 1938, Notre-Dame de l’Atlas, près de Médéa, à environ 90 km au sud d'Alger.
Les moines apportaient à la population voisine une aide médicale et se consacraient au travail de la terre. Frère Paul était chargé du système d'irrigation du jardin-potager de cinq hectares que les moines partageaient sous forme de coopérative avec la population locale.
En 1991, il avait prononcé des voeux de stabilité, signe de son engagement à rester à vie en Algérie.
En mars 1996, frère Paul, après un court séjour en France ramenait du matériel de jardin et des pousses de hêtre.Et c'est quelques heures après son retour à Tibéhirine que dans la nuit du 26 au 27 mars il fut enlevé avec six autres moines trappistes. Leur assassinat fut annoncé le 21 mai 1996 par le GIA(Groupe Islamique Armé). Le 30 mai le gouvernement algérien annonça la découverte des dépouilles des moines. En réalité seules les têtes ont été retrouvées.
Malgré la revendication du GIA, les circonstances exactes de la mort des moines ne sont pas connues et un doute subsiste : qui les a tués, quand et comment ? Plusieurs hypothèses s'affrontent et le mystère demeure. Les scéllés des prélèvements des têtes des moines effectués en 2014 ont été rapportés en France en juin 2016, les autorités algériennes qui s'y opposaient ayant enfin donné leur accord pour ce transfert. Vingt ans après la mort des moines c'est un pas vers la vérité de leur disparition

A gauche : Les moines de Tibhirine, frère Paul, agenouillé, au centre et son portrait à droite



Jean-Pierre LAFFONT, Peloton 004, Promotion « Monna Casale », 08 mars -13 août 1960
Diplômé en 1959 de l’Ecole de photographie des Arts et Métiers de Vevey, en Suisse. Après avoir suivi un programme de Préparation Militaire Supérieure (P.M.S.) dont il est sorti major, il est admis à l’Ecole Militaire d’infanterie de Cherchell où il arrive en mars 1960 avec, selon ses propres dires, « un leica autour du cou ».

Jean-Pierre LAFFONT

L’Algérie n’est pas, pour lui, un pays inconnu car il est né à Alger en 1935, issu de parents et grands-parents eux-mêmes nés en Algérie et implantés dans ce pays, pour les premiers, depuis 1870.Ses années de jeunesse sont partagées entre l’Algérie et le Maroc où résidaient ses grands-parents maternels.Au lycée de Casablanca, il effectue ses études secondaires qu'il termine en 1955. Il parle l’arabe dialectal et a un attachement très fort à l’égard de ces deux pays.
A Cherchell, la formation d’officier d’infanterie est très dure : marches de jour et de nuit interminables dans les djebels avec un paquetage comportant tous les impedimenta du fantassin donc très lourd. Les rallyes, les « nomados », le parcours du combattant lui ont laissé quelques souvenirs.
Le 14 juillet fut l’occasion de montrer la promotion sortante dans les rues de Cherchell devant la population. L’Officier de Presse de l’école lui demanda de faire des photos de ces cérémonies et de l’Ecole, photos qui allèrent aux archives de l’EMIC.
A la sortie de sa promotion, il est maintenu à l’EMIC comme Officier de Presse, et il continue, les stages suivants, à prendre des photos, notamment pendant la visite du général de Gaulle le 11 décembre 1960. Il enrichit les albums de l’Ecole, et fait du reportage. Ses fonctions ne se limitent pas à la photographie, il est chargé d’accueillir les personnalités en visite, souvent des officiers des unités du secteur de Cherchell. Il s’occupe aussi de la sélection des films du club des élèves-officiers.
Il est ensuite affecté au 158e Bataillon d’infanterie du secteur de Mascara où il arrive le 16 février 1961. Il prend le commandement de la 2e section, une Harka basée à Dublineau. Une semaine plus tard la harka se déplaçait au douar M’Zaourat dont le chef avait été égorgé dans la nuit.
Toute la population 150 personnes environ dont un tiers d’enfants, était prostrée et apeurée.
Après concertation de toutes les autorités, il fut décidé que la harka resterai à M’Zaourat pour y construire un poste, faire acte de présence, surveiller et renforcer l’auto-défense.

Construction du poste

La route défoncée devait être réparée et construite là où elle était quasi-inexistante, puis le poste reconstruit. Les hommes du douar furent embauchés et renforcés par une section disciplinaire de la légion étrangère.
La légion fut à nouveau sollicitée pour construire une école. Des démarches permirent d’obtenir bancs et tableaux. Manquaient les fournitures indispensables : cahiers, crayons, craies, livres, cartes de géographie que Jean-Pierre alla acheter sur sa solde à Oran.
Enfin un instituteur fut nommé et les enfants purent fréquenter l’école.

Salle de classe

Préoccupé par le niveau sanitaire de la population dont il avait la charge, il fit venir le médecin militaire régulièrement.
Il fit également en sorte que les bénéficiaires d’une pension de l’Etat puissent la toucher.
Après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, il reçut l’ordre d’abandonner le poste, le démanteler et se replier.
Ce fut une terrible épreuve : amener le drapeau une dernière fois et surtout expliquer aux harkis qu’ils pouvaient après démobilisation, soit rester en Algérie et recevoir une somme d’argent, soit venir en France mais seuls, sans aucun membre de leur famille. Choix inacceptable.
C’est donc le cœur lourd que le 22 mars 1962 il recevait l’ordre d’embarquer à Oran pour rentrer en métropole et rendre son uniforme.
Le 30 juillet une lettre lui annonça qu’ayant créé une enclave de paix dans une région particulièrement difficile, par son action auprès des populations, l’installation d’une école et d’un centre médico-social, il avait contribué à améliorer les conditions de vie du douar. Il recevait pour cela la Croix de la Valeur Militaire avec citation à l’ordre du régiment.

Le poste de M’Zaourat

En 1962, démobilisé, il décroche à Paris un poste d’assistant de deux photographes connus pour leurs photos de célébrités. Il devient photographe de portraits et de mode, et travaille comme photographe de plateaux pour la MGM de Rome. Mais il souhaitait faire du reportage et était fasciné par les Etats-Unis.
Aussi, une opportunité se présentant, il arrive en 1965 à New-York où il débute une carrière de photojournaliste pour Status Magazine et correspondant US de l’agence française Reporters Associés.
Grâce à Hubert Henrotte, ancien élève de l’Ecole de Vevey et fondateur de l’agence Gamma, Jean-Pierre est engagé comme Premier Correspondant Etranger de Gamma Press aux USA.
En 1969, Jean-Pierre et Eliane Lucotte, son épouse depuis 1966, ouvrent le bureau américain de Gamma Press Images aux U.S.A., et en 1973 ils fondent l'agence Sygma Photo News.
Pendant une trentaine d’années il sera le témoin des mutations sociologiques et politiques des Etats-Unis. La période est riche en évènements : mouvements contestataires de la guerre du Vietnam, lutte des noirs pour leurs droits civils, mouvements homosexuels, pauvreté des fermiers souffrant de la crise économique, mouvement de libération des femmes, débuts de la conquête spatiale.
Il est accrédité par la Maison Blanche et couvre l’actualité politique notamment le Watergate et le départ du président Nixon.
Il évite les inaugurations, les cérémonies officielles trop convenues et n’offrant généralement rien d’inattendu et préfère travailler plutôt «seul loin de autres photographes, loin des moments chauds.»
La plupart du temps il choisit ses sujets plutôt que de travailler sur commande : « Être en commande pour un journal, c’est le plus souvent se mettre des œillères » dit-il. Son travail sur les fermiers américains en est un exemple. Ayant lui-même été élevé dans une ferme au Maroc, il ne pouvait être insensible à la détresse des fermiers alors qu’il avait connu la précarité de ce métier.
Il est sans cesse guidé par la curiosité et l’empathie. C’est ainsi qu’il s’est intéressé, non sans émotion, à la souffrance des enfants contraints au travail. Il réalise un grand reportage sur le travail des enfants à travers le monde à la suite duquel l’Unicef renforça les règles sur ce sujet.
Il a le don de pénétrer les minorités ethniques, les marginaux, les bandes d’adolescents du Bronx ou de Brooklyn.
Il montre l’Amérique telle qu’elle est, quitte à écorner le « rêve américain ». Et pourtant toutes ces photos mises en perspective brossent le portrait d’un pays plein d’énergie qui surmonte ses difficultés et avance.
Jean-Pierre Laffont photographie également les évènements internationaux, au Japon, en Corée, en Inde, en Chine, en Afrique, en Pologne, dans l’ancienne U.R.S.S., au Moyen-Orient, etc.
Avec le temps son originalité est reconnue et il est recherché par les grands magazines qui font leurs couvertures sur ses clichés.
Après la vente en 1999 de Sygma à Corbis, Jean-Pierre Laffont est nommé Directeur Général de Corbis Sygma aux USA.
En 2000, il quitte Corbis et après le rachat de Gamma par Hachette, Jean-Pierre devient le Directeur Général de Gamma Press USA pour Hachette Filipacchi Media US..

Jean-Pierre Laffont ayant obtenu la nationalité américaine en 2016, vit à New-York avec sa famille.

DECORATIONS :
1962 : Croix de la Valeur Militaire pour son action humanitaire pendant la Guerre d'Algérie
1996 : Chevalier des Arts et des Lettres

RECOMPENSES :
1979- World Press- Troisième prix, General Picture News,«Les enfants au travail à travers le monde».
Oversea Press Club- Madeline Dane Ross Award pour être le premier photographe à illustrer les conditions des enfants au travail dans le monde.
1980-Premier prix : New york Newspaper Guild, pour son reportage sur le travail des enfants.
1981- Université du Missouri- Premier prix, Ecole de journalisme. Mention spéciale : World Understanding Award : « Les enfants au travail à travers le monde».
2016- Festival de la Photographie de Pingyao (ShanXi, Chine). Nommé Photographe International de l'Année.
2020- Jean Pierre Laffont a reçu la prestigieuse récompense du LUCIE Award Foundation “Achievement in Photojournalism“ .

EXPOSITIONS :
1996, Jean-Pierre a présenté une rétrospective de son travail à Visa pour l’Image à Perpignan où il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres.
2012, Visa pour l’Image, Perpignan, projection de « Mon Algérie »
Du 9 septembre au 31 octobre 2015 : Exposition Tumultueuse Amérique. Commissaire d’exposition : Eliane Laffont –– Maison Européenne de la Photographie (MEP), Paris
2016-Biennale de Moscou au Manège : Tumultueuse Amérique.

LIVRE :
Le Paradis d’un Photographe : Tumultueuse Amérique (1960-1990) de Jean-Pierre Laffont – Editions Glitterati Inc sept. 2014


Charles PELLEGRINI, Peloton 102, Promotion «Capitaine Claude Barrès», 06 novembre 1960 – 23 avril 1961
Sa vocation était de devenir pilote de chasse, mais il fit un brillant parcours dans la police.
École des commissaires de police à Lyon.
Pour son premier poste, le commissaire Pellegrini fut affecté à Lyon, en pleine affaire du gang des Lyonnais qui va défrayer la chronique du grand banditisme.
En 1973, il participa à la création de l’Office Central pour la Répression du Banditisme (OCRB) en qualité de chef-adjoint, puis patron de 1981 à 1982.
Au début des années 1980, il participa à la création de la «cellule antiterroriste» de l’Élysée. Il fut simultanément détaché auprès des «services spéciaux» (DGSE)
Il relate dans ses mémoires,«Flic de conviction», les grandes étapes de son existence depuis ses engagements d’étudiant en passant par l’Algérie, mai 68, Clairvaux, le gang des lyonnais, le Club Méditerranée de Corfou, les affaires de rapt, le grand banditisme, Jacques Mesrine, la lutte antiterroriste et le monde secret du renseignement.
A partir de 1990, il dirige des sociétés privées de protection et d’investigation.
Aujourd’hui, il est à la tête de CPC, Charles Pellegrini Conseil, en tant que spécialiste en analyse de risques et en intelligence économique.
Passionné des choses de l’air, tout au long de sa vie il continuera de pratiquer l’aviation pour ses loisirs. Président depuis 5 ans de l’Aéro-club du Vexin.
Il a écrit plusieurs ouvrages :
- «Flic de conviction», Editions Anne Carrière, 2008
- «Demain la guerre civile», Edition N°1, 1991
- «le FIS en France, mythe ou réalité», Edition N°1, 1992
- «Cols blancs et mains sales», Grancher, 2003,
- «Banlieues en flammes», 2005, Editions Anne Carrière
- «La Sécurité n'existe pas», 2007, Editions Anne Carrière,
Il a aussi écrit des ouvrages techniques que le RAID.
Citation à l'ordre du Régiment ( 9e R.I.M.A.) comportant attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze.
Site internet : interview de Charles Pellegrini sur France 3 Corse 2008-11-12 http://ma-tvideo.france3s.fr/video/iLyROoafYnQi.html
Antoine JEANCOURT-GALIGNANI, Peloton 105, Promotion « Mémorial de Cherchell », 05 mai-11 octobre 1961
Licencié en droit, diplômé d’études supérieures de droit public, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, ancien élève de l’ENA (promotion Stendhal), inspecteur des Finances,
A la sortie de Cherchell a été affecté à la SAS d’Ouled Yaich, au sud d’Inkerman dans le massif de l’Ouarsenis, département de Mostaganem. A d’abord été adjoint puis rapidement Chef de SAS à la suite du départ du Chef précédent.
En avril 1962 après le cessez le feu a effectué une mission pour le Préfet de Mostaganem. En septembre il fut affecté en Allemagne au 42e d’Infanterie à Radolfzell où il termina ses 2 ans en décembre.
Rendu à la vie civile, M. Jeancourt-Galignani a occupé divers postes au sein du ministère des Finances avant de devenir directeur général adjoint de la Caisse nationale du Crédit Agricole de 1973 à 1979. En 1979, il entre à la Banque Indosuez en tant que directeur général. Après plusieurs postes successifs au sein de cette Banque, il a été nommé Président (1988-1994).
Il a ensuite été président des Assurances Générales de France (AGF) de 1994 à 2001, L’année suivante, il a été choisi pour être Président directeur-général de Gecina, poste occupé jusqu’à 2005.
Principaux autres mandats : Président du Conseil de Surveillance d’Eurodisney, Administrateur de Kaufman & Broad, de la Société Générale et de Bouygues.
Propriétaire de la librairie Galignani, rue de Rivoli à Paris.
Jeancourt-Galignani est décoré de la croix de la Valeur Militaire obtenue à la suite d’une opération dans les monts du Dahra en septembre 2001. (Voir dans « Promotions» le baptême de la promotion « Mémorial de Cherchell »

Repas de fin de promo, laïus de l'EOR Jeancourt-Galignani, à sa droite le capitaine Dorr(10e compagnie), les lieutenants Valette d'Osia(8e section) et Giraud (7e section)